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Le retour des éléphants du Parti socialiste

Alors que François Hollande tente de revenir dans le jeu politique, Martine Aubry sort, elle aussi, de son silence, et n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est oublier un peu vite leurs bilans respectifs.

 

On va passer sur le côté complètement anecdotique de ces prises de parole. On n’est pas certain que qui que ce soit en France ait besoin de connaître l’avis de François Hollande ou Martine Aubry sur l’état du pays, étant donné leur bilan.

Concernant François Hollande, tout le monde le connaît. Un président qui n’a même pas été en capacité de se représenter a quand même très peu de leçons à donner.

Et surtout celui de Martine Aubry, ministre du Travail, qui a mis en place les 35h, quand Schröder a mis en place pendant ce temps menait ses réformes en Allemagne. À son retour d’une visite en France, à l’époque, il avait déclaré à la presse : ‘C’est une excellente nouvelle pour l’Allemagne, les Français font les 35h’. On est, encore aujourd'hui, en train de payer le bilan de Martine Aubry.

Ces prises de parole sont bien sûr une offensive politicienne, mais qui nous donnent une image du paysage politique. Il y a un désert absolu entre Macron et Mélenchon, qui est d’ailleurs installé par l’un et par l’autre. La politique ayant horreur du vide, ça aiguise les appétits. Mais s’il y a un vide, ce n’est pas un hasard, ce que ne semblent comprendre ni Martine Aubry, ni Anne Hidalgo, ni d’autres. Et tout ça peut s’expliquer sur le fond.

Quand Martine Aubry désavoue celle qui a été sa collaboratrice, Muriel Pénicaud, elle essaye de nous faire croire qu’il y a une différence de nature entre la social-démocratie qu’elle prétend défendre et le libéralisme d’Emmanuel Macron. Il est intéressant de regarder le parcours des anciens proches de Martine Aubry parce qu’ils ont essaimé partout, en particulier du côté de ce centre-droit qu’elle semble aujourd’hui condamner, à l'instar de Guillaume Pépy.

Tout cela nous éclaire sur la vérité du positionnement idéologique de Martine Aubry. La social-démocratie a échoué parce qu’elle a accepté la logique du néo-libéralisme et les dérégulations qui vont avec, mises en place par un certain Jacques Delors quand il a fait l’acte unique européen en 1986.

On peut ensuite faire croire qu’on va faire plus de social, mais on est condamné à faire baisser les droits et les protections pour répondre à la concurrence déloyale et s’adapter au dumping social mis en place par ces dérégulations.

On ne peut pas avoir l’ouverture des frontières et, en même temps, la protection sociale.

Ça ne marche pas.

Retrouvez l'édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio

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