Le comité national d'éthique a rendu, mardi, un avis favorable à l'extension de la PMA (Procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules, promesse de campagne d'Emmanuel Macron. La mesure devrait donc voir le jour dans un avenir proche.
Invité du Grand Matin Sud Radio, Jean-Frédéric Poisson, président du parti Chrétien-Démocrate, a expliqué son opposition à cette mesure.
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"Ce n'est pas une avancée, pour plusieurs raisons, a-t-il expliqué. On s'apprête à donner naissance à des enfants qui seront à jamais privés de leur père, aujourd'hui avec la PMA pour les couples de femmes, et demain de leur maman, quand il seront, et ça arrivera nécessairement, pris en charge et adoptés par des couples homosexuels masculins. J'entends qu'on veuille satisfaire le désir d'enfant des adultes, je peux le comprendre, mais je ne peux pas comprendre pourquoi on méprise à ce point le désir de père des enfants. Il y a un vrai problème."
L'inégalité que vous voulez corriger produit des effets beaucoup plus graves que les intentions que vous poursuivez
Surtout, Jean-Frédéric Poisson estime que "mécaniquement, nous allons du Mariage pour tous à la légalisation des mères porteuses" et voit comme inévitable la légalisation, à l'avenir, de la GPA, autrement dit des mères porteuses : "À partir du moment où vous faites du respect de l’égalité le fondement des dispositions que vous prenez pour le mariage, l’égalité est encore l’argument principal pour la PMA pour tous, pour tous les couples de femmes aujourd'hui, qu’est-ce que vous allez dire aux couples d’hommes qui veulent un enfant ? Donc vous leur donnerez l'autorisation d'adopter des enfants par le biais du recours à des mères porteuses. C'est écrit, c'est ce qui se passera. Pour cette raison, il faut refuser la PMA pour tous qui est un pas supplémentaire vers la légalisation des mères porteuses."
"L’inégalité que vous voulez corriger produit des effets beaucoup plus graves que les intentions que vous poursuivez, a-t-il ajouté. Quand les décisions que vous prenez conduisent nécessairement vers les mères porteuses, qui sont une forme d'esclavage insupportable, de marchandisation, quand les enfants deviennent des objets de consommation, vous ne pouvez pas accepter de faire le moindre pas dans cette direction."
Jean-Frédéric Poisson regrette l'absence d'union à droite en vue des européennes
Le président du parti Chrétien-Démocrate a également évoqué les élections européennes, pour lesquelles son parti fera front commun avec Nicolas Dupont-Aignan.
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"On n'est jamais trop nombreux pour tenter de redresser un pays qui en aura de plus en plus besoin, a lancé Jean-Frédéric Poisson. Cette thématique de l'union est nécessaire, mais elle ne peut pas se faire sans projet commun. Nous militons, avec Nicolas Dupont-Aignan et d'autres, pour un projet de redressement de la France qui sera droite. Il faut un équilibre entre le respect de la tradition de la culture française, de la justice sociale, de la liberté d'entreprendre."
Les Européennes auraient pu constituer l'occasion rêvée pour poser les jalons de cette union dont la droite aurait besoin
C'était le sens de l'appel lancé, la semaine dernière, par Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen et Laurent Wauquiez. Les dirigeants du Rassemblement National et des Républicains qui ont fermé la porte à toute alliance avec le président de Debout la France.
"Je pense que les Européennes auraient pu constituer une occasion rêvée pour poser les jalons de cette union dont la droite aurait besoin, a regretté Jean-Frédéric Poisson. Ça ne se fera pas, malheureusement, car ni Marine Le Pen, ni Laurent Wauquiez, ne sont d'accord avec cette initiative. C'est du temps perdu, c'est dommage."