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Franck Riester : "On peut avoir un espoir de suspension des taxes sur les vins et spiritueux" des USA

Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 5 mars 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Franck Riester interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 5 mars 2021 à 7h40.

Franck Riester : "Il est impératif que les personnels soignants se soignent"

Jean Castex, Premier ministre, et Olivier Véran, ministre de la Santé, on appelé les soignants à se faire vacciner lors de la conférence de presse sur la situation sanitaire du 4 mars 2021. Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, tient avant tout à passer un message aux concernés : "d’abord, un grand merci pour ce qu’ils font depuis un an". Il souligne toutefois qu’il faut "qu’ils se vaccinent" autant pour protéger les autres qu’eux-mêmes. "Aujourd’hui, la Covid est la maladie nosocomiale la plus importante à l’hôpital" ."Je pense qu’il faut une prise de conscience : il est impératif que les personnels soignants se soignent."

 

Le taux bas de vaccination est en partie lié aux doutes quant à l’efficacité du vaccin AstraZeneca. "Maintenant, les doutes sont levés, il y a des doses qui sont disponibles, il faut en urgence que les personnels soignants se vaccinent."

 

"La solidarité européenne permet que tous puissent bénéficier des bienfaits des vaccins"

La production, la fabrication et la distribution des vaccins pose problème à l’Europe, si bien que de plus en plus de pays réfléchissent à acheter des doses en dehors des contrats européens. Dans "cette pandémie, on n'était pas prêts à différents titres", concède le ministre délégué. "On regardera à la fin", explique Franck Riester, "ce qu’il en est exactement de la façon dont l’Europe a géré le dossier".

Pour lui, deux choses principales se dégagent déjà : "la nécessité de produire d’avantage", notamment avec l’aide de certains laboratoires qui ne sont pas à l’origine des découvertes mais qui vont "produire les vaccins des autres" ; et "l’accès, ensuite, de ce vaccin pour tous les Européens". Ces deux défis "posent problème" et "challengent la solidarité européenne", estime le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

"Nous appelons tous les pays européens à être dans cette solidarité qui nous paraît être la force de l’Europe et qui nous permet à la fois d’avoir des sécurités pour celles et ceux qui vont être vaccinés" et "parce qu’on considère que la solidarité, ça permet que tous puissent bénéficier des bienfaits des vaccins".

Prendre des vaccins non autorisés par l’Agence européenne de santé implique "des questions de sécurité pour celles et ceux qui vont bénéficier de ces vaccins", explique le ministre délégué. Le choix des contrats européens et de la centralisation via l’Europe a été fait "pour garantir la sécurité de ceux qui sont vaccinés". "Aller chercher des vaccins sans passer par ces sécurités-là, c’est dangereux pour les populations."

 

 

"Les entreprises françaises ont gardé l’esprit de conquête à l’international"

La balance commerciale de la France a baissé de 7 milliards d’euros à cause de la crise sanitaire. "Il y a eu, effectivement, 7 milliards d’accroissement de notre déficit de biens en 2020", confirme Franck Riester qui le met toutefois en perspective : "quand on voit la balance de la crise, on aurait pu craindre pire".

La France a été particulièrement touchée à cause de deux secteurs, explique le ministre délégué : "l’aéronautique et le tourisme". Deux secteurs "qui ont été particulièrement impactés par la crise Covid". "Pour autant, on voit que notre économie est résiliente, y compris au niveau de nos exportations, puisqu’à la fin de 2020 nous étions revenus quasiment au niveau des exportations de 2019, 93% en décembre, et avec une réduction chaque mois du déficit commercial", se félicite-t-il.

"Les entreprises se sont remises à exporter à partir du printemps." Franck Riester remercie ainsi les entreprises françaises d’avoir "gardé l’esprit de conquête à l’international".

 

 

Concernant les Chinois, "il faut que l'Europe soit moins naïve et que nous nous protégions davantage"

Les patrons du CAC40 semblent plutôt optimistes, si l’accompagnement du gouvernement est là. Franck Riester analyse, de son côté, que les marchés "sont mouvants" dans le cadre de ce type de crises mondiales et "c’est là que peut-être nous Français, qui sommes plus audacieux, plus innovants, plus agiles, on a des opportunités à saisir".

"C’est en ce moment qu’il faut aller à l’international", souligne Franck Riester qui rappelle qu’une "partie du plan de relance France relance est dédié à l’export". "On mobilise beaucoup de moyens pour aider les entreprises à relever le défi de l’international à un moment où c’est stratégique et où il y a des opportunités à saisir."

Concernant les Chinois, "il faut que l'Europe soit moins naïve et que nous nous protégions davantage, tient à préciser le ministre délégué. Le travail que nous menons et que je mène en tant que ministre du Commerce extérieur avec mes partenaires européens au sein du Conseil des ministres du Commerce européen, de moderniser la politique commerciale européenne. Il faudrait par exemple qu'on ait un dispositif juridique qui nous permette d'exiger la réciprocité sur l'ouverture des marchés publics".

Amazon et Huawei s’installent en France, mais certains estiment que la France n’est pas attractive. Ce n’est pas l’avis de Franck Riester qui rappelle que "les grands investisseurs internationaux" jugent que "la France est attractive" et qu’elle est "transformée depuis 2017". "La France était, en 2019 en Europe, le pays le plus attractif en termes de nombre de projets d’investissement." Les projets ont baissé en 2020, mais moins en France que dans le reste du monde, explique par ailleurs le ministre délégué.

 

Un certificat vaccinal pour voyager ? "Il ne faut pas l'écarter !"

La question du passeport sanitaire se pose de plus en plus. "Il y a deux choses : le pass sanitaire, pour aller au restaurant ou au théâtre, précise Franck Riester, et puis il y a le certificat vaccinal ou certificat médical pour aller d’un pays à un autre. C'est un travail qui est conduit au sein de l'Europe, et c'est une bonne chose, estime-t-il.

S’il juge qu’actuellement "il est trop tôt pour mettre en place ces dispositifs, ce n’est pas trop tôt pour y réfléchir. Il y a beaucoup de problématiques liées à ce certificat : des questions techniques, juridiques, éthiques. C’est nécessaire de prendre le temps d’y travailler pour être prêts à temps au moment où on en aura besoin. C'est important d'y travailler avec nos partenaires européens". 

Un certificat vaccinal pour voyager ? s'interroge Patrick Roger. "Si ça permet de faciliter la circulation, pourquoi pas, affirme Franck Riester, il ne faut pas l'écarter. Il faut travailler et voir quelles sont les éventuelles limites. En tout cas, ce ne pourra être simplement qu'un certificat vaccinal, il faudra regarder sûrement aussi à ce qu'on prenne en compte les tests PCR, les questions d'immunité pour que personne ne soit pénalisé. Il ne faut pas que ce soit une source d'iniquité".

 

 

"Il ne faut pas être naïfs vis-à-vis des Américains non plus !"

Les États-Unis imposent des taxes aux produits français, notamment les vins. Alors que le Royaume-Uni a trouvé un accord avec les USA sur le whisky, cette nouvelle est "de bon augure" pour Franck Riester. "Ce qui est de bon augure aussi, ce sont les signaux positifs qu’a envoyés l’administration américaine depuis quelques jours."

"On peut avoir un espoir et être relativement optimistes sur une issue favorable, en tout cas un signal favorable envoyé par les États-Unis, de suspension pendant X mois des taxes sur les vins et spiritueux, et sur l’aéronautique."

Pour Franck Riester, "cette guerre commerciale avec les États-Unis est ridicule. Elle a été menée par Donald Trump, nous l'avons subie mais nous avons défendu les intérêts européens et nous allons continuer à le faire. Il ne faut pas être naïfs vis-à-vis des Américains non plus ! Nous ne nous sommes pas laissé faire, nous avons appliqué nos propres taxes, ce qui fait bouger aujourd'hui l'administration américaine".

 

 

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