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Fillon évoque le "cabinet noir" de l'Élysée : les principales réactions

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Invité de l'Émission politique sur France 2, François Fillon a évoqué une "machination" destinée à le faire tomber et pilotée depuis l'Élysée, entraînant l'indignation de certains. Une théorie à laquelle continuent pourtant de s'accrocher les soutiens du candidat de la droite.

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C'est l'une des déclarations fortes de François Fillon jeudi soir sur le plateau de l'Émission politique, sur France 2. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle, dont la candidature est plus que perturbée par les affaires, a dénoncé "un cabinet noir" de l'Élysée qui aurait contribué à la fuite des informations et l'accélération du calendrier judiciaire à son encontre.

Des accusations qui s'appuient sur un livre, Bienvenue place Beauvau - Police : les secrets inavouables d’un quinquennat (éditions Robert Laffont), dont les auteurs ont démenti les conclusions qu'en a fait François Fillon.

Pas de quoi entraîner un rétropédalage du vainqueur de la primaire de la droite et de ses soutiens. Ce vendredi matin, au micro de France Bleu Isère, Vincent Chriqui, directeur de la campagne de François Fillon, a confirmé l'existence, selon lui, d'une "machination qui vise le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle".

"Depuis le début de cette procédure, on retrouve dans le journaux des éléments uniquement entre les mains des services de l'État, qui les transmettent à la presse dans le but de mettre en scène des suspicions autour de François Fillon, ce sont des faits, a-t-il martelé. Il y a une violation organisée et systématique des secrets de l'instruction par les services de l'État, qui permet d'alimenter jour après jour les papiers à charge contre François Fillon, personne ne peut le contester."

"Des allégations mensongères" pour François Hollande

Pour autant, les accusations du clan Fillon ont provoqué une vague d'indignations et même un démenti formel de François Hollande. "Il y a une dignité, une responsabilité à respecter. Je pense que M. Fillon est au-delà maintenant, ou en-deçà", a réagi le chef de l'État au micro de France Info, avant d'ajouter : "Il y a un cabinet, heureusement, qui travaille, mais nous n'avons pas à nous mêler des affaires. Et vous savez ma position, ça a toujours été l'indépendance de la justice, le respect de la présomption d'innocence et ne jamais interférer. Je crois que c'est très différent de mes prédécesseurs. Tout est clair ici, et ce qui n'est pas clair, c'est ce que François Fillon doit justifier auprès de la justice."

Dès jeudi soir, le président de la République avait immédiatement "condamn(é) avec la plus grande fermeté les allégations mensongères" de François Fillon, assurant n'avoir été "informé" des affaires concernant l'ancien Premier ministre que "par la presse". Les propos de François Fillon apportent "un trouble insupportable" à la campagne présidentielle, avait alors déclaré le président sortant, assurant que "le seul scandale ne concerne pas l'Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice".

Interrogé sur la chaîne CNews, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense qui a récemment apporté son soutien à Emmanuel Macron, voit dans les accusations de François Fillon une "manœuvre désespérée". "C'est une manœuvre que je condamne fortement de François Fillon, une espèce de tentative désespérée pour sortir d'une situation dans laquelle il s'est enferré", a ajouté le ministre.

Cécile Duflot : "C'est plus que de la diversion, c'est de la manipulation"

Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle, qui était l'invité de la matinale d'Europe 1,  a lui aussi critiqué la défense adoptée par le candidat Les Républicains : "C’est un grand classique des responsables politiques mis en cause par la justice, ils dénoncent le lynchage. À peu près tous les dirigeants politiques qui ont affaire avec la justice parlent de machination. Il est bon que François Fillon découvre ce qu'est la justice ordinaire."

Cécile Duflot, invitée de la chaîne LCP - Public Sénat, y voit "une combine" du candidat de la droite : "François Fillon est dans une nasse, où semaine après semaine, on révèle qu'il est le contraire de ce qu'il avait fait croire, c'est-à-dire un homme honnête, engagé pour l'intérêt général. Comme il est coincé, il invente, un peu façon Trump ou d'autres, une énormité encore plus grosse. C'est la fameuse formule de Charles Pasqua, si vous êtes pris dans une affaire, inventez une affaire dans l'affaire, puis une affaire dans l'affaire. À la fin les gens seront perdus, n'y comprendront plus rien. C'est plus que de la diversion, c'est de la combine, c'est de la manipulation."

Invité du Grand Matin Sud Radio, Alain Minc, conseiller politique et soutien d'Emmanuel Macron, a lui jugé "pathétique" la performance globale de François Fillon lors de son passage dans l'émission, notamment lorsque l'ancien Premier ministre a confié "comprendre pourquoi Bérégovoy s'est suicidé".

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