Cela s’est passé en Californie. Pour la toute première fois, la firme Monsanto a été condamnée à indemniser l’équivalent de 250 millions d’euros à un jardinier atteint d’un cancer après avoir utilisé du glyphosate. Ce pesticide, très conversé, est le plus utilisé dans le monde. Il est utilisé comme herbicide dans les champs, les jardins, les golfs… En France, cette molécule devrait être interdite d’ici 3 ans. C’est du moins ce qu’a annoncé le ministre de l’environnement et de la transition écologique, Nicolas Hulot. À la suite du procès de Monsanto, ce dernier a d’ailleurs proclamé que "la guerre aux pesticides était déclarée" et a invité la communauté internationale à être aussi efficace que la France.
Des propos "rassurants" pour Corinne Lepage, avocate et ancienne ministre de l’Environnement, mais sans plus. "Nous avons appris à être prudents. Nous sommes toujours dans la parole et pas dans les actes. Regardez François Hollande et Fessenheim par exemple... " explique celle qui est également présidente de Cap 21 / Le Rassemblement Citoyen. Corinne Lepage déplore d’ailleurs qu’aucun texte ne soit encore rédigé sur l’interdiction du glyphosate en France : "Nous réclamons un texte précis, pour que les producteurs sachent qu’à partir de telle date, ils ne pourront plus s’en servir. Tant qu’il n'y a pas de texte, c’est du pipeau".
Et l’ancienne ministre de l’environnement sous Jacques Chirac ne s’arrête pas là : "On attend d’un ministre des actes, pas d’observer ce qui se passe ailleurs. Chirac et Juppé avaient pris des vraies décisions il y a 20 ans. Actuellement, c’est grâce aux victimes et aux juges que l’on fait des progrès sur les pesticides". Corinne Lepage ne tient pas pour autant à pénaliser les agriculteurs, expliquant qu’il y a encore 3 ans avant la possible interdiction du glyphosate, et donc autant de temps pour repenser les pesticides dans leur globalité.
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