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Élisabeth Lévy - "Brigade des moufles et chiens renifleurs d'après-ski", bienvenue au Gorafi kafkaïen

Emmanuel Macron envisage donc de punir ceux qui osent aller skier par-delà nos frontières. Sommes nous dans l'Absurdistan évoqué par Die Zeit, en plein Gorafi kafkaïen ou tout simplement chez les Soviets ?

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Le gouvernement veut donc nous interdire d’aller skier à l’étranger.

J’ai cru à une blague du Gorafi, mais c’était dans le vrai Figaro. Et cette idée n’émane pas d’un obscur bureaucrate, c’est une coproduction Macron/Merkel. L’annonce a été faite par le président de la République en personne : des mesures de contrôle et de restriction sont donc à l’étude pour dissuader les Français d’aller skier en Autriche ou en Suisse.

Deux raisons ont été alléguées : nous empêcher d’aller dans des zones dangereuses sur le plan sanitaire. Vous pouvez aller à Genève mais pas à Davos. Puis, le but étant de ne pas créer des « situations de déséquilibre ». En clair, il faut contrer la concurrence déloyale des stations suisses ou autrichiennes. 

Certes, ça concerne moins de 10 % des Français, mais...

Ce sont visiblement les éléments de langage de l’Elysée. En pénalisant les privilégiés qui vont au ski, Macron montrerait qu’il n’est pas le président des riches. En somme, il veut faire passer une bonne manière aux stations pour un souci d’égalité. D’ailleurs, tous les médias parlent d’une mesure symbolique.

De quoi cette mesure est-elle le nom ? 

De la panique qui s’est emparé de nos dirigeants. Ils sautent comme des cabris d’une corporation en colère à une autre en donnant des petits sucres. Ce sont des mesures soviétiques dans l’esprit : puisque vous ne pouvez pas travailler, on va empêcher les autres de le faire.

Cela en dit long aussi sur la vérité de l’Europe. Foi de la liberté de circulation. Fini le lyrisme sur la citoyenneté européenne. La réalité, c’est que l’Allemagne prétend imposer ses décisions à tous, et la France suit. On ne fait rien contre le dumping fiscal de l’Irlande ou du Luxembourg ou le dumping social des pays de l’Est mais le dumping alpin ne passera pas. L’Europe est ouverte à tous les vents, pour les humains (cf. immigration illégale), et les biens (cf. cochonneries Made in China) mais attention, on sera intraitable avec le skieur clandestin ! 

Est-ce applicable ?

À l’heure qu’il est, je suis persuadé que des énarques planchent déjà sur les nouvelles attestations. On dresse des chiens renifleurs d’après-skis et des douaniers sont formés à repérer des indices de « l’intention d’aller skier », délit qui fera son entrée au code pénal. « Détention de bonnets et de moufles. Votre compte est bon. Ça fera 135 euros fois 4. » Finalement, c’est à se demander si ce n’est pas le Gorafi qui cerne le mieux la réalité de notre époque. Il y a peu, le journal parodique publiait « Les héritiers de Franz Kafka font un procès pour plagiat à l’administration française ».

 

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