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L'ouest de l'Ukraine se prépare : "Ceux qui veulent rejoindre l'armée le peuvent"

Par La Rédaction

En Ukraine, les habitants quittent les grandes villes. Pour Sud Radio, plusieurs Français sur place à l'Est comme à l'Ouest du pays témoignent de la "situation tendue".

Ukraine
Des soldats des forces militaires ukrainiennes en première ligne avec des séparatistes soutenus par la Russie près du village de Novognativka, dans la région de Donetsk. (Anatolii STEPANOV / AFP)

Les troupes russes sont entrées en Ukraine, plusieurs villes ont été bombardées ce jeudi matin. Marioupol, Odessa ou même Kharkiv ont été touchées. La ville de Lviv, la plus à l’Ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière avec la Pologne a même déclenché ses sirènes anti-bombardement. Kiev, la capitale, n'a pas été épargnée non plus. Ce matin, la plupart des habitants ont fuit la ville laissant derrière eux des rues quasi désertes. Jérémy, français, est l'un d'entre-eux. Ce matin, il décrivait un véritable exode.

"La situation est tendue en Ukraine, expliquait-il pour Sud Radio ce jeudi en fin de matinée. Les habitants sur place fuient les grandes villes du pays. Il y a des millions d'Ukrainiens qui partent de la capitale. Les stations à essence sont engorgées, il est impossible de prendre du carburant, observait-il, médusé. Moi j'avais une réserve de 100 litres donc ça va. Pour le moment, je vais récupérer ma famille pour aller dans un village à 30 kilomètres de Kiev". Aujourd'hui, il a rejoint la banlieue, loin de la capitale. Il a filmé sa fuite avec son téléphone.

 

 

"Ceux qui veulent rejoindre l'armée le peuvent"

Pierre, lui aussi est français. Il est technicien dans l'informatique. Il habite Stryi à l'Ouest du pays. Il explique que "la consigne qui a été donnée pour l'instant est que ceux qui veulent rejoindre l'armée peuvent se présenter au bureau de recrutement pour prendre les armes. Sur place, il n'y a pas trop de changements. La maitresse de mon gamin a évidemment expliqué qu'il n'y aurait pas école aujourd'hui. À 5h de l'après-midi, il nous a été expliqué que le gymnase allait être réquisitionné avec une formation sur l'aide aux premiers soins"

David Culot, lui, est chef d’entreprise français à Kharkiv, à l’est du pays, où il vit avec sa femme et ses trois enfants. Comme Jérémy, il a décidé de quitter l'Ukraine.

"Cela fait quelques semaines que la tension est telle que je suis fatigué"

"Cela fait 14 ans que j’habite ici, confie pour Sud Radio cet entrepreneur français expatrié. Nous avons une vie extraordinaire, une grande maison. J’ai deux business qui tournent dans l’informatisation et la digitalisation. C’est ma vie ici. Cela fait quelques semaines que la tension est telle que je suis fatigué".

"Il y a beaucoup d’activité sur la frontière, il est temps de partir, explique-t-il. La ligne de démarcation du Donbass est à 30 km, on est à 7 heures en tank, 4 h en voiture, 7 minutes en jet et 90 secondes en missile, comme le disait une affiche".

 

Ukraine : "J'espère revenir un jour"

Va-t-il tout abandonner sur place ? "Ne dites pas cela ! Non, j’ai 52 ans, pour l’instant on se met juste au vert. C’est une ville superbe, et je recommande à tous de venir visiter ce pays magnifique. Il fait bon vivre ici, et j’espère revenir. Je prends ma voiture tout à l’heure. Pour l’instant, nous allons vers l’ouest du pays. Tout doucement, nous allons rouler à travers la Hongrie pour aller vers la France. J’ai trop de pression, j’ai décidé de prendre la route, de laisser passer l’orage. Mais je compte bien revenir."

La population craignait-elle une attaque des Russes ? "Les employés ont décidé de rester. Ils n’arrivent pas à croire qu’ils vont les bombarder. Et ils disent "où est-ce que l’on peut aller de toute façon". Moi, je suis riche, j’ai une voiture, je peux aller quelque part. Mes voisins vont rester. L’Ukraine a sa propre langue, sa propre culture, ils le revendiquent de plus en plus. Il y a une histoire entre eux et les Russes. Mais ce n’est pas une raison pour envahir l’Ukraine et la reprendre."

Poutine : "Nous nous efforcerons de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine"

Tout a véritablement commencé ce jeudi matin à 4 heures, heure française. Vladimir Poutine prend la parole depuis le Kremlin. "J'ai décidé de mener une opération militaire spéciale. Son objectif est de protéger les personnes qui ont été soumises à des abus et à un génocide par le régime de Kiev pendant huit ans. Et pour se faire, nous nous efforcerons de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine »

Les conséquences ont donc été immédiates avec des attaques de l’artillerie menées près des frontières russes et biélorusses. Des frappes, précises, ont ciblées des infrastructures militaires a expliqué Moscou. "Des centaines de militaires ukrainiens ont déjà été tués", a même rapporté le ministère ukrainien de l’intérieur en fin de matinée ce jeudi.

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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