Se dirige-t-on vers une sortie de crise à Jérusalem ? Si la situation actuelle et le passif de la ville sainte incitent naturellement à la prudence, les tensions semblent s'être toutefois apaisées ces dernières heures entre les autorités israéliennes et la communauté musulmane.
Israël fait fait machine arrière
Après plusieurs jours de conflit en raison de la mise en place de mesures sécuritaires drastiques pour contrôler l'accès à l'esplanade des Mosquées, la police israélienne a finalement fait machine arrière. Les policiers ont en effet annoncé ce jeudi avoir retiré, dans la nuit, toutes les mesures de sécurité installées après le retrait, mardi, des détecteurs de métaux à l'entrée du troisième lieu saint de l'Islam, situé à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville, occupée et annexée par Israël depuis 1967.
"La police est revenue aux mesures de sécurité en vigueur avant l'attaque terroriste du 14 juillet", a ainsi précisé une porte-parole des forces de l'ordre, faisant allusion à l'attaque meurtrière de deux policiers israéliens, survenue non loin de l'esplanade deux semaines auparavant. Dans la foulée de ce drame, les autorités avaient décidé d'installer des détecteurs de métaux puis plus récemment des échafaudages munis de caméra afin de contrôler les entrées vers le site qui comprend le Dôme du rocher et la mosquée al-Aqsa.
Les autorités musulmanes lèvent le boycott
Si les Israéliens avaient justifié ces mesures en insistant sur le fait que les meurtriers des policiers avaient pu pénétrer sur l'esplanade avec des armes, les Palestiniens y voyaient au contraire un prétexte pour contrôler davantage cette zone ultra-sensible. Cette décision avait donc rapidement engendré des tensions et des affrontements meurtriers avaient éclaté entre manifestants palestiniens et forces de l'ordre israéliennes à Jérusalem-Est, mais aussi en Cisjordanie occupée.
Sous la pression de la communauté internationale qui craignait une nouvelle escalade dans cette ville où règne une paix toute relative et précaire, Israël avait décidé de retirer les détecteurs ce mardi avant d'enlever la totalité du dispositif dans la nuit de mercredi à jeudi. De leur côté, alors qu'elles avaient dans un premier temps accueilli ce retrait avec prudence, les autorités musulmanes ont finalement pris la décision de lever le boycott de l'esplanade (en vigueur depuis le début de la crise), appelant les fidèles à retourner prier sur place. Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est félicité de cette décision. Quant à la Jordanie, qui gère tous les lieux saint des Palestiniens à Jérusalem-Est, elle a également salué "une étape vers l'apaisement".