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Élisabeth Lévy - Quelles leçons tirer du verdict du procès Charlie ?

"Sans cette nébuleuse, il n'y a pas de terrorisme et que toute personne qui participe à cette nébuleuse peut être sanctionnée très sévèrement", tançait hier Maître Richard Malka après la délibération du jury. Des sanctions fermes donc, mais il faut maintenant agir en même temps que de prendre conscience des maux profonds.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

Le procès de Charlie et de l’Hyper-Cacher a pris fin hier.

Difficile de dire si justice a été rendue, si justice peut être rendue.  Selon Richard Malka, le verdict adresse un message clair : quiconque aidera la nébuleuse terroriste, même de très loin, prendra très cher. Puis, ce procès a rendu vie aux victimes et permis aux survivants, aux rescapés, de partager la douleur et l’effroi. Il y a eu l’émotion, les images, le récit minuté de ces trois jours qui ont ébranlé la France. 

Mais il fallait aussi comprendre. Comprendre comment des petits dessins ont abouti à un massacre, comprendre la généalogie du renoncement qui a laissé prospérer les territoires perdus. Réécoutez ce témoignage au bazooka de Fabrice Nicolino sur la trahison de la gauche. Il faut aussi comprendre enfin que les caricatures de Charlie, les vitupérations de Mila, ont un sens plus grand qu’elles l’ont par essence : l’enjeu c’est notre liberté. 

 

Donc, il y aura un avant et un après-procès ? 

Évitons les emballements lyriques qui préludent souvent aux capitulations. 

Les lignes politiques ont bougé. À part Ségolène Royal et la France Insoumise, plus personne n'accuse Charlie de jeter de l’huile sur le feu. Mais il n’y a pas de consensus politique pour stopper l’afflux de migrants déjà islamisés et ainsi arrêter de nourrir le sentiment de discrimination. Tout séparatisme commence par un « ils ne nous aiment pas »

De plus, l’esprit de soumission des supposés Insoumis est toujours à l’oeuvre à l’université. Dans les médias. On dénonce moins les “islamophobes”, désormais on dénonce les “laïcards”. 

 

Cependant, est-on encore dans le déni ?

On nomme l’ennemi, avec des noms changeants, mais on a du mal à le regarder en face. On admet que le terrorisme est l’expression paroxystique d’une offensive plus globale - le séparatisme. Mais on s’accroche à l’idée qu’il concerne une minorité isolée. Or, le processus de conquête des esprits persuade de jeunes Français que les Français sont des mécréants, qu’insulter le Prophète mérite la mort. Par définition, on ne sépare pas nettement islam et islamisme. On n’est pas islamiste ou musulman, on peut être un peu des deux. Notre problème en réalité, c’est l’islamisation de l’islam. 

Il faut établir un pacte entre la République et l’islam modéré comme Napoléon l’a fait avec les Juifs. Voilà ce à quoi vous renoncez, voilà ce que vous gagnerez. Encore faudrait-il savoir collectivement ce que nous voulons. Or, nous sommes profondément divisés. Il devient compliqué d’inviter nos concitoyens à rejoindre pleinement une culture dont nous ne savons plus ce qu’elle est.

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