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Victime d’une infection nosocomiale et amputée des quatre membres: elle raconte

Par Adelyne

Le CHU de Bordeaux a été condamné il y a un mois dans cette affaire. Mais la victime, une mère de famille de 36 ans, a décidé de raconter son histoire dans les colonnes de L’Obs

Victime d’une infection nosocomiale et amputée des quatre membres: elle raconte

Son témoignage est bouleversant. La jeune femme de 36 ans était entrée au CHU de Bordeaux pour une IVG. “Je suis rentrée en excellente santé au Centre hospitalier universitaire de Bordeaux un soir de juillet 2011, et j’en suis ressortie massacrée un mois plus tard”, commence-t-elle. Car c’est bien à l’hôpital qu’elle a contracté une maladie nosocomiale, l’obligeant à être amputée des quatre membres. C’était il y a cinq ans.

Dans cet entretien, la victime raconte son calvaire ponctué de plusieurs négligences d’internes et de médecins de l’hôpital. Tout commence le lendemain de son IVG, lorsque la jeune femme se réveille avec 40°C de fièvre. Elle décide de se rendre aux urgences, où le médecin de garde ne se déplace même pas pour l'ausculter et refuse de lui prescrire des antibiotiques, qui auraient peut-être pu sauver ses membres ensuite. “J’étais interloquée par son choix, mais je me suis raisonnée en me disant que j’étais au CHU de Bordeaux. J’ai donc fait confiance, comme beaucoup d’autres l’auraient fait, à ce médecin que je n’ai jamais vu de ma vie”. 

Mais de retour chez elle, sa santé se dégrade. Son médecin généraliste détecte une septicémie et demande son hospitalisation. “Si j’avais été prise en charge par le Samu, les ambulanciers auraient sûrement constaté que je faisais une grave septicémie et m’auraient amené dans le bon service de l’hôpital pour me soigner en urgence. Là encore, je n’ai pas eu de chance. L’ambulance qui m’a transportée n’était rien d’autre qu’un taxi dans lequel aucun examen n’est fait”, explique-t-elle.

Prise en charge par une interne, cette dernière ne voit pas la maladie se propager et affirme que la victime doit “juste mal vivre psychologiquement son IVG”. 

Mais en raison de la gravité de la situation, elle tombe dans le coma. Finalement, les médecins parviennent à la sauver, mais à son réveil, elle n’a plus aucun de ses membres

Le CHU de Bordeaux a été condamné il y a quelques semaines à une provision de 300 000 euros, avant de pouvoir chiffrer une future indemnisation

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