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Rabah Aït Hamadouche : "toutes les cités ont un même fonctionnement : une jeunesse désœuvrée essaie de se faire tant bien que mal de l’argent"

Rabah Aït Hamadouche, grand reporter et réalisateur, était l'invité de Christine Bouillot dans le "12-13h de l’été" le 20 août 2021 sur Sud Radio.

Les fusillades entre bandes rivales sont le quotidien des cités de Marseille. © AFP

Un enfant de 14 ans a été tué par des tirs de kalachnikov le 18 août 2021 vers 22 heures devant la cité des Marronniers, à Marseille. Comment expliquer cet énième meurtre lié au trafic de drogue ?

 

"Le modèle dominant dans ces cités est l’argent roi"

"La cité des Maronniers est le lieu le plus déshérité de Marseille. Cette cité-là est emblématique des quartiers nord déshérités où l’argent facile est roi. Toutes ces cités ont un même fonctionnement : la même jeunesse désœuvrée essaie de se faire tant bien que mal de l’argent. Le modèle dominant dans ces cités est l’argent roi. Et tous les jeunes dans ces cités, à leur petite mesure, essaient de prendre la part du gâteau du trafic de stupéfiants.

Des contacts policiers m’ont dit aujourd’hui qu’il y avait au moins une soixantaine de points de vente de drogue à Marseille. Et puis il y a ce qu’on appelle l’’ubershit", ces livreurs à domicile par les réseaux sociaux, principalement par Snapchat. Les jeunes sont friands de ce mode de communication. Le Covid-19 aidant, ce mode de vente s’est développé", a expliqué Rabah Aït Hamadouche.

"Le problème de l’éducation est central si on veut éradiquer la délinquance dans les cités"

Quelles sont les causes profondes de cet état des choses ? "C’est un problème global. On voit un meurtre ignoble, mais aussi d’autres choses. Pourquoi un enfant ne voit que par l’argent par exemple ? Pourquoi des jeunes de 14 ans deviennent guetteurs ? Tout simplement parce que les grands se sont rendu compte que les petits ne risquent rien pénalement. Le problème de l’éducation est central si on veut éradiquer ce phénomène. Il y a aussi le problème de la pauvreté. Certains quartiers de Marseille sont parmi les plus pauvres d’Europe. Évidemment, tout est lié.

L’année dernière, après un règlement de comptes, j’interrogeais les habitants. Une maman comorienne d’un enfant de 5-6 ans m’a dit : je n’ai pas envie que mon fils tombe là-dedans et je ferai tout pour qu’il ne tombe pas là-dedans. L’éducation est le principal remède à tout ça", a raconté Rabah Aït Hamadouche.

 

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