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L’État condamné pour "faute lourde" dans l’affaire Agnès Martin 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Le tribunal de grande instance de Paris a condamné, mercredi, l’état pour "faute lourde" dans l’affaire Agnès Marin, l’adolescente violée et assassinée en 2011 en Haute-Loire par un de ses camarades.

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Six ans après les faits, l’État a été condamnée pour "faute lourde" dans l’affaire Agnès Marin, l’adolescente violée et tuée en 2011 en Haute-Loire. Le 18 novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès Marin, une élève de 13 ans en troisième au collège-lycée Cévenol, avait été retrouvé dans une forêt alentour sur les indications de l'auteur des faits, placé en garde à vue la veille. Outre des violences sexuelles, l'autopsie avait révélé 17 coups de couteau. Aux assises, le jeune homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance comme en appel.

L’auteur des faits, âgé de 17 ans, était scolarisé dans le même collègue-lycée Cévenol du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire. Il avait intégré l’établissement privé après quatre mois de détention provisoire pour le viol, sous la menace d'une arme, d'une camarade de 15 ans dans le Gard. Dans le jugement rendu le 24 avril, le tribunal de grande instance de Paris a estimé que des "fautes" ont été "commises lors de la mise en liberté" du jeune homme. L’État a été condamné à verser 185 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la victime.

Le jeune homme présentait une "dangerosité majeur"

La famille d'Agnès Marin avait engagé des poursuites contre l'État, reprochant au juge d'instruction d'avoir précipitamment ordonné la remise en liberté du jeune homme, sans attendre les conclusions de l'enquête socio-éducative, ni celle de l'expertise psychiatrique. Dans son jugement, le tribunal souligne notamment que le juge d'instruction n'a pas demandé l'avis des services de la protection judiciaire de la jeunesse sur le projet de remise en liberté et qu'il n'a pas attendu le rapport de l'expert psychiatre et n'a pas non plus motivé son choix de le place dans un internat mixte.

Lors du premier procès aux assises, l'avocate générale avait dans son réquisitoire qualifié l'inscription du jeune homme au collège-lycée Cévenol "d'insulte au bon sens", revenant aussi sur les carences dans le suivi judiciaire mais aussi psychologique et psychiatrique du jeune homme. Le rapport qui avait conclu à la non dangerosité de Matthieu avait été contredit, deux ans plus tard, par celui de deux autres médecins évoquant une "dangerosité majeure" et une "jouissance de destructivité".

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