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Le chauffeur de bus tabassé à Bordeaux menacé de sanction

Jean-Christophe Colombo, chauffeur de bus depuis près de 30 ans, a été agressé par un passager. Sa direction l'a convoqué.

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Un chaffeur de bus agressé mencacé de sanctions. (DENIS CHARLET - AFP/Archives)

Jean-Christophe Colombo est chauffeur de bus à Bordeaux depuis déjà 28 ans. Le 7 mai dernier, il a subi une violente agression de la part d'un passager.

Un chauffeur de bus insulté puis frappé

"Le 7 mai, je m’en souviens encore, je me dirigeais vers un arrêt. Il y avait du monde. J’ai accueilli comme je le fais toujours chaque passager avec un bonjour et un sourire. Il y avait un jeune d’une vingtaine d’années. Je pensais qu’il ne m’avait pas entendu avec ses écouteurs."

"Je lui ai juste tapoté sur l’épaule pour réitérer mon bonjour. Ce n’était pas pas une réprimande. C’était le bonjour de trop. Il s’est retourné et m’a répondu qu’il n’allait pas me dire bonjour, que j’étais un « fils de pute » et d’aller « me faire enculer ». Je lui ai poliment demandé de descendre, poliment, après ce qu’il m’a avait dit. Je suis sorti de mon poste pour aller au milieu du bus pour lui redemander de descendre."

Convoqué par sa direction

"Il ne l’a pas fait, je l’ai accompagné, raconte Jean-Christophe Colombo. J’ai pris un uppercut au visage, un coup de boule. Je me suis retrouvé allongé cinq mètres plus loin sur un enfant derrière mon siège conducteur. Je saignais et même avec mes deux mains, je n’arrivais pas à tenir sa propre main, et il continuait à frapper." Ce chauffeur sort d’une opération, suite à la rupture de deux ligaments de l’épaule. "Moralement, j’ai beau être syndicaliste depuis une vingtaine d’années, ce n’est pas habituel. Je suis habitué à être de l’autre côté, mais là, je n’arrive pas à faire face."

En effet, sa direction l’a convoqué pour un entretien préalable avant sanction pour ne pas avoir respecté les consignes : ne pas quitter son poste de conduite. "Ce n’est écrit nulle part, ce n’est pas dans le règlement intérieur. Cela parait sensé. On se fait insulter tous les jours. Le nombre et la gravité des agressions augmente. Je ne sais pas pourquoi j’ai réagi. Mais si il se passe quelque chose au fond du bus, qu’une petite fille se fait agresser, je fais quoi ? Il faut que la procédure change. On pourrait juste faire un entretien pour débriefer. Je suis enfoncé par mon entreprise, et cela, c’est un vrai risque psychosocial."

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