Dans l'Aude, le premier incendie de la saison estivale a éclaté le 29 juin 2025. Environ 400 hectares sont déjà partis en fumée. Les départs de feu sont dus au transport d’un barbecue non éteint.
Un incendie allumé par un barbecue
"Un irresponsable sortait de faire un barbecue, raconte Gérard Bertrand, producteur de vin à Bizanet, alors que l'incendie approche des habitations. Il a pris sa camionnette et est reparti, sans avoir enlevé les cendres. Il a allumé quatre feux sur dix kilomètres. Les sols sont tellement secs et de nombreuses vignes ayant été arrachées, le feu se propage à une vitesse folle. En 1min30, le feu a parcouru 200 mètres. D’ordinaire, les vignes font office de coupe-feu. Mais entre les arrachages et la sécheresse actuelle, les pompiers ont beaucoup de mal à maîtriser tout cela."
La vigne résiste-t-elle, avec une telle chaleur ? "Le grand sujet est le même depuis dix ans : les politiques ont pris trop de temps pour acheminer de l’eau du Rhône. La solution à tout cela serait d’avoir des vignes en bonne santé. Mais cela suppose un apport d’eau avec l’irrigation. Nous avons 66 milliards de mètres cube d’eau qui finissent à la mer cette année. On en pompe 150 millions, soit 0,2%. On a besoin de gens qui aient une vision pour les 30 prochaines années. Cela ferait du bien."
Sécheresse : "Le monde politique a pris trop de retard, il est temps de passer en mode action ! Sinon, on va tous crever, parce qu’avec ces températures, aucune culture ne résiste" déclare @GerardBertrandO, vigneron #GrandMatin https://t.co/YqDNQi8tIk pic.twitter.com/4B26hCAz7k
— Sud Radio (@SudRadio) June 30, 2025
"L'enjeu prioritaire, c'est l'eau"
"Si nous en prenions 2 ou 3 milliards, cela ne changerait rien au milieu et permettrait d’avoir une région prospère, estime Gérard Bertrand, producteur de vin à Bizanet. Sinon, nous allons tous crever car avec ces températures, aucune culture ne résiste. Jusqu’à il y a 15 jours, les vignes étaient bien. Une chaleur comme cela au mois de juin, c’est la première fois que je vois cela dans ma carrière."
"En Californie, ils ont ce temps 80 jours par an et non cinq ou six. Ils se sont organisés, ont mis de l’eau partout et vivent avec. Le climat a changé, il faut faire avec et s’adapter. Le facteur limitant dans notre région, c’est l’eau. Il faut créer des retenues et avoir de l’eau disponible pour l’agriculture et l’industrie l’été. L’enjeu prioritaire, c’est l’eau."
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