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Attentat d’Arras : comment mieux gérer les fichés S ? 

Par Jean Baptiste Giraud

Au lendemain de l'attentat d'Arras, et trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, se repose la question de la gestion des fichés S.

Le tueur du professeur d’Arras, Dominique Bernard, était fiché S. Il avait d’ailleurs été contrôlé la veille de son attentat. Mais comment gérer les fichés S, près de 30 000 en France, répartis en différentes catégories ?

Attentat d'Arras : 20 policiers pour un fiché S

"Leur dangerosité est vraiment différente, le vrai problème est le haut du spectre, estime Pierre Conesa, haut fonctionnaire, auteur de “État des lieux du salafisme en France - Du séparatisme au terrorisme” (Éditions de l’Aube). C’est-à-dire les 3 000 à 4 000 fichés S dangereux, contre lesquels nous n’avons strictement aucun moyen d’expulsion. Pour surveiller un type dangereux, il faut dix à vingt policiers en surveillance rapprochée. Pour 4 000 personnes, il faudrait 80 000 policiers, c’est impossible !"

Que faire dans ces conditions ? "J’ai toujours proposé de vider le stock. Nous sommes dans des procédures d’expulsion qui sont aberrantes. Un homme frappé d’une OQTF peut avoir six à sept niveaux de recours jusqu’au niveau européen pour ne jamais être expulsé. On voit que la circulaire Valls impose que, quand les enfants sont scolarisés en France, on ne peut pas expulser la famille. En l’occurrence, on a un élève qui était scolarisé dans le lycée où il a assassiné un professeur. On voit des incohérences complètes."

 

Répéter ce que des ONG disent de dire

"Enfin, quand la famille devait être expulsée, des associations s’y sont opposées, rappelle Pierre Conesa. Le PCF s’était félicité que le gouvernement ait reculé. J’attends leurs excuses." Le père de l’assaillant, tenant d’un islam radical, avait finalement été expulsé en 2018. "Oui, et le frère est en prison pour une préparation d’attentat. Toutes les cases étaient cochées. Un autre détenu aurait échangé avec l’assaillant via des réseaux sécurisés depuis la prison. Cela veut dire que le droit d’accès à Internet des prisonniers permet de passer par des réseaux sécurisés. On est entièrement en contradiction avec le droit carcéral."

"Aussi bien dans l’affaire Paty que l’affaire Bernard, les deux assaillants sont d’origine tchétchène. J’ai parlé avec des gens de la Commission nationale du droit d’asile qui me disent qu’ils tiennent tous le même discours. Ceux-là ont été refusés parce qu’ils n’avaient pas travaillé leur présentation. Ils avaient répété ce que les ONG leur disent de dire, sans apporter la preuve qu’ils étaient oppressés. Il y a des choses à revoir dans le droit d’asile."

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