Une enseignante du collège Lucie Aubrac d’Argenteuil a reçu une lettre avec des menaces de mort mentionnant Samuel Paty et Dominique Bernard.
Argenteuil : Un sentiment d'abandon
Deux de ses collègues, Sylvain* et Dorian*, témoignent sur Sud Radio afin de la soutenir et d’interpeller tant les parents que la ministre de l’Education Nationale. "La lettre a été reçue jeudi par courrier au collège, explique Sylvain. Nous avons effectué un droit de retrait après avoir été mis au courant. Nous n’avons pas fait cours jeudi 12 juin après-midi ni le vendredi, où une cellule psychologique a été mise en place. Le collège a rouvert le lundi, pour accueillir les élèves avec un dispositif particulier, toujours avec cette cellule pour nos collègues."
"Nous avons décidé de témoigner car nous refusons la mort sociale de notre collègue, réagit Dorian. "Aujourd’hui, suite à ces menaces, elle n’enseigne plus. On ne veut pas la laisser toute seule." "L’institution l’abandonne, mais ce sentiment d’abandon est aussi dans notre collège, estime Sylvain. C’est la goutte d’eau qui vient faire déborder un vase bien plein ces dernières années. Il y a un sentiment de peur et de colère."
"Agressions, jet de mortier, harcèlement, rodéos urbains devant le collège… C’est notre quotidien depuis 5 ans. Nous sommes en danger" : Une enseignante d’un collège reçoit une lettre avec des menaces de mort, deux collègues témoignent #GrandMatinhttps://t.co/EwC3OfO00y pic.twitter.com/W5xrPUaRaJ
— Sud Radio (@SudRadio) June 20, 2025
"Cette lettre fait froid dans le dos"
"On nous demande d’individualiser l’accompagnement, mais avec de moins en moins de moyens. Et de plus en plus, les violences montent." A-t-on les raisons de ces menaces de mort ? "Pas vraiment, elles sont gratuites. En plus, il s’agit d’une collègue dynamique, solaire, qui aime son métier et a un très bon relationnel avec les élèves."
"Cette lettre fait froid dans le dos. Nous sommes soutenus par les parents d’élèves. Ce n’est pas propre à notre collège." Dans une lettre ouverte, les enseignants énumèrent. Agressions physiques, jets de mortiers, harcèlement grave entre élèves, intrusions, rodéos urbains devant le collège… "C’est notre quotidien depuis cinq ans, et cela ne fait que s’accélérer. Notre cri d’alarme est aussi et avant tout pour nos élèves. À force, il va se passer quelque chose de grave."
(*les prénoms ont été changés)
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