Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Soyez libres avec vous, Elisabeth Lévy. Bonjour, Elisabeth.
- Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- On va revenir sur les bijoux volés au Louvre. Tiens, on a appris au passage qu'ils sont estimés à 88 millions d'euros.
- Et la présidente du musée, Laurence Descartes, elle va être entendue cet après-midi aussi au Sénat pour y revenir sur les conditions de sécurité.
- C'est plus que la bague de Kim Kardashian.
- Bon, alors, on a un tout petit peu de recul. Nous sommes mercredi. Ça a eu lieu donc ce week-end.
- Alors il y a eu les uns et les autres qui se sont exprimés. Est-ce que vous diriez, comme l'ont dit certains, que le casse du Louvre est une humiliation pour la France ? Alors Patrick, dans la séquence calamiteuse que nous connaissons entre le vaudeville gouvernemental, l'incarcération d'un ancien président de la République, le bazar des retraites et notre perte d'influence internationale, évidemment, on est naturellement...
- On est naturellement tentés de faire de ce cambriolage un symbole supplémentaire du désastre français.
- Et alors que nombre de Français rêvent de couper la tête de leur monarque républicain, politiquement, bien sûr, le vol des bijoux de la couronne semble être une métaphore de notre situation.
- Mais alors le plus amusant ou le plus curieux, c'est qu'on arrive à s'empailler politiquement sur cette affaire.
- Eh bien oui. C'est-à-dire ? Pourtant, tout le monde est contre. Il n'y a pas de partisans avérés.
- Il y a des cobrioleurs. Mais eh bien, je veux dire, selon qu'on est de droite ou de gauche, on ne réagit pas pareil, puisque à droite, on dramatise, et à gauche, on minimise. Alors moi, vous le savez, je ne sais pas vraiment de gauche, mais je pense tout de même qu'on a un peu exagéré, peut-être surjoué le traumatisme et le chagrin des Français dont bien peu connaissaient ces joyaux de la couronne. Ils connaissent mieux ceux de la Castafior.
- Alors la comparaison qu'on a faite avec l'incendie de Notre-Dame me semble vraiment à côté de la plaque.
- Parce qu'au pays d'Arsène Lupin, eh bien ce vol sans violence est aussi un bras de donneur au système.
- Et il a suscité des tas de plaisanteries assez nulles, d'ailleurs. Les gens qui vous appelaient en vous disant « Alors c'est toi qui as les bijoux ? » Je l'ai entendu à peu près dix fois. Et je l'ai peut-être fait dix fois aussi.
- Eh bien Patrick, rappelez-vous, après Notre-Dame, personne, personne n'avait envie de plaisanter.
- Alors il y a une question, parce que je le disais, la présidente directrice du Louvre va être entendue.
- Au Sénat. Est-ce qu'elle doit démissionner ou pas ? Alors là-dessus, je suis un peu plus hésitante qu'hier quand on en a parlé. Parce qu'évidemment, d'abord, ça fait désordre que ce soit aussi facile de s'introduire dans le plus grand, le plus beau musée du monde et d'en repartir avec un tel butin tout de même.
- Les voleurs n'ont même pas eu besoin, vous savez, de ces matériels sophistiqués comme dans les séries d'Ocean 12, etc., puisque en réalité, il n'y a pas de caméra dans la plupart...
- des salles et un système de vidéosurveillance assez faiblard.
- Or, à en croire Didier Reckner, le patron de la Tribune de l'Art, Laurence Descartes, donc la présidente du musée, a une responsabilité directe, car elle a préféré rénover une salle à manger pour 500 000 euros, ça fait de jolis couverts, et engager des millions dans la rénovation du département des arts islamiques, qui a été refait par Rudi Ricciotti, le grand architecte, il y a seulement 15 ans.
- Elle a préféré tout cela plutôt que d'engager...
- les dépenses de sécurité qu'elle savait pourtant nécessaires.
- Donc, Emmanuel Macron aurait peut-être dû accepter la démission, qu'elle a tout de même eu, l'élégance de présenter.
- Mais au-delà de... donc on verra après cette audition, Patrick, mais au-delà des erreurs de Mme Descartes et des responsables, eh bien, je trouve que ce cabriolage interroge notre incapacité à préserver ce que les siècles passés nous ont légué.
- Nous renonçons à transmettre les grandes œuvres de notre littérature.
- Et comme nous sommes obsédés par les...
Transcription générée par IA