Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger. » « 8h08, soyez libres. » « Oh bah quel titre ! Elisabeth Lévy aujourd'hui. Bonjour Elisabeth. » « Bonjour Patrick, bonjour à tous. » « Oui, soyez libres. Nicolas Sarkozy, lui, n'aura plus de liberté à partir de 10h tout à l'heure puisqu'il va entrer en prison.
- Vous allez y revenir dans votre chronique ce matin. » « Oui, alors d'abord, je vous rappelle quand même que je trouve la décision de justice scandaleuse parce que pour envoyer en taule un ancien président de la République, on aimerait un peu plus qu'un faisceau des présomptions et des intimes convictions.
- Or, franchement, le dossier n'est pas béton quand on lit le jugement.
- Et surtout, on en bastille un présumé innocent puisqu'il a fait appel.
- Dans ce cas, l'exécution provisoire est vraiment injustifiable.
- Beaucoup de gens, même de gauche, l'ont dit.
- Résultat, on a beaucoup trop de raisons de soupçonner qu'il y ait un président de la République qui est un président de la République.
- Il y a là un jugement politique.
- « Mais ce n'est pas ce que l'on dit certains magistrats quand même.
- Enfin, on ne va pas refaire le débat. » « Pas tous, j'ai dit même certains. » « Oui, oui, bien sûr, pas toujours.
- Il y en a d'autres qui disent « bon, c'est suffisant pour l'envoyer en taule. » « Attendez que les magistrats critiquent d'autres magistrats. » « Bon, et sur le show médiatique du moment ? » « Moi, je m'en passerai un petit peu quand même du show avec les motards qu'on va voir, vous savez, courir après une voiture aux vitres fumées.
- Enfin, courir, rouler, évidemment, qui rentrent dans la cour de la prison.
- Tu parles d'une information.
- Et de même, si je comprends parfaitement l'émotion, la tristesse des proches, des amis, même des partisans de Nicolas Sarkozy, l'appel lancé par ses enfants à manifester en ce moment même, dans le 16e arrondissement, au moment où il quittera son domicile, je ne trouve pas ça, disons, très bien inspiré.
- Parce que, voilà, ça fera aussi, évidemment, il y aura des images.
- Mais, si vous voulez, bien sûr, pardon, pardon.
- Il précise que ce n'est pas politique, mais, là aussi, ça fera de la com' et ça fera des images.
- Alors, d'un autre côté, à la délectation des médias, vous savez, à raconter qu'il devra cantiner, que la cantine de la santé, c'est dégueulasse et qu'il pourra porter une écharpe, mais seulement de moins d'un mètre, etc., etc.
- Je trouve ça assez dégoûtant.
- L'incarcération d'un ancien président, ça ne devrait pas être un spectacle.
- Alors, la joie mauvaise de sertir me semble révoltante.
- La lune de Libé, ce matin, c'est à l'ombre.
- Vraiment, on sent qu'ils sont heureux.
- Mais, je n'ai pas non plus envie de me joindre au cœur des pleureuses.
- Parce que Sarko, notre Sarko, mérite mieux que cet embaumement victimeur.
- D'ailleurs, il ne joue pas trop les victimes.
- Il aurait dit à ses proches, attention, je ne suis pas Dreyfus.
- Oui, bon, alors, vous parlez de spectacle, mais, n'empêche que c'est de la prison et que ça reste, quoi qu'il en soit, une épreuve douloureuse, Elisabeth, non ? Oui, d'abord, c'est très douloureux.
- C'est très douloureux, surtout quand on se proclame innocent.
- Et puis, le spectacle s'arrête à la porte de la prison, dans sa cellule.
- Il n'aura pas de caméra.
- Alors, évidemment, moi, je souhaite que son séjour soit bref, puisque je le trouve unique.
- Mais, de son point de vue, c'est déjà un chapitre de plus dans le roman de sa vie.
- De plus, Nicolas Sarkozy va avoir ce qu'il n'a sans doute jamais, du temps de la solitude.
- Il pourra écrire, réfléchir, continuer, sans blottir, à faire du sport, quelques semaines, peut-être quelques jours, je ne sais pas, en tous les cas, j'espère.
- Mais, brièvement, d'assesse, peut-être, appréciera-t-il.
- Parce que cette condamnation, finalement, a révélé qu'il était, non seulement très populaire, mais très influent.
- Alors, il y a eu des milliers de messages de soutien d'anonymes, mais aussi beaucoup de personnalités, dont Marine Le Pen et même son ennemi, François Fillon.
- Des tribunes d'anciens collaborateurs,...
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