Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Élisabeth Lévy, soyez libre. Bonjour, Élisabeth. Bonjour, Patrick. Bonjour à tous.
- Oui, le portéon. On vient d'en parler pour Robert Bintinter. À cette occasion, c'est la famille de Charbes et Charlie Hebdo qui demandent la panthéonisation de De Charbes. De Charbes, oui. Alors rappelons que Charbes était rédacteur en chef de Charlie, qu'il a été assassiné le 7 janvier 2015 parce que Charlie avait publié les caricatures de Mahomet qui étaient parues elles-mêmes pour la première fois il y a 20 ans, exactement dans le journal danois Gillen Posten.
- Alors j'avais beaucoup d'affection pour Charbes. C'était pas un ami mais un copain. J'aimais beaucoup me disputer avec lui.
- Et c'est à cause de cette affection que cette idée qui a été lancée la semaine où Robert Bintinter fait son entrée au panthéon, eh bien cette idée ne m'emballe pas. Bon, elle ne me scandalise pas non plus, mais elle ne me plaît pas tellement.
- D'abord au panthéon, il fait froid. Et puis si on veut y mettre Charbes, ce n'est pas pour son oeuvre, c'est pour sa mort.
- Et dans ce cas, pourquoi Charbes et pas Cabu, Wolinsky et les autres ? Pourquoi pas Paty et Dominique Bernard ? Et pourquoi pas tous les résistants assassinés au fil de l'histoire ? Et ça, ça révèle un peu, me semble-t-il, un malentendu sur le rôle du panthéon qui avait déjà surgi. Je ne sais pas si vous vous rappelez, Patrick.
- La proposition de panthéoniser Alfred Dreyfus. Alors le panthéon, ça n'est pas un mémorial pour les victimes aussi méritantes soient-elles.
- C'est le tombeau d'une super élite dont l'oeuvre restera à l'échelle des siècles.
- Alors bien sûr, Charbes avait du courage, il n'a pas cédé à la terreur islamique, mais son arme, c'était de faire des dessins rigolos.
- C'était l'humour, la dérision, le déconnage. En plus, franchement, le panthéon, c'est tout de même un peu institutionnel, solennel. Non, ne courons-nous pas les anarchistes.
- Oui, mais Elisabeth, est-ce que ce n'est pas une façon aussi de célébrer notre attachement à la liberté d'expression ? Alors, c'est ce que plaide Rys, c'est ce que me le dit la famille de Charbes dans sa lettre au président.
- Rys écrit dans Charlie aujourd'hui que transfert-on au panthéon des hommes ou leurs idées ? Il répond, leurs idées, leurs valeurs avant tout. Ben non, non, non, en réalité, ceux qu'on transfère au panthéon, ce sont des hommes, des femmes, des destins singuliers.
- Ils ne sont pas des grands principaux.
- Alors, Rys écrit que cette décision graverait dans le marbre de notre République l'attachement viscéral du peuple français à la liberté d'expression.
- Et là, il y a quand même un peu à dire, parce que, justement, graver dans le marbre la liberté d'expression, c'est très joli, mais c'est un enterrement.
- Et ce n'est pas ça qui va la faire vivre en vrai, cher Patrick.
- Et par ailleurs, je crains que l'attachement des Français à cette liberté d'expression ne soit pas si viscéral que ça, parce qu'ils ont accepté beaucoup de ces réunions.
- Enfin, de ces amenuisements.
- Alors, il y a beaucoup d'autres façons d'honorer.
- On peut donner son nom à des écoles, à des rues, à des places.
- Mais si on veut qu'il ne soit pas mort pour rien, notre devoir, justement, c'est de défendre la liberté d'expression, même quand elle choque, même quand elle est contraire à nos propres convictions.
- Et en commençant par apprendre à tous les enfants de France qu'au pays de Voltaire et de Charme, on a le droit de se moquer de leurs dieux et de tous les autres.
- Merci Elisabeth Lévy.
- Vous êtes d'accord avec Elisabeth Lévy à ce sujet.
- Vous pouvez nous appeler 0826 300 300.
- Tout à l'heure, vous aurez la parole, notamment autour de la politique.
- Qui souhaitez-vous voir à Matignon ? Un membre du PS, des Républicains, du Bloc central, du Rassemblement national ou une personnalité de la société civile ? C'est ce qui peut être en train de se tramer.
- L'État n'est plus tenu aussi.
- Est-ce que vous êtes d'accord avec Édouard Philippe sur toutes ces questions ? J'aimerais vous entendre tout à l'heure.
- Après l'invité...
Transcription générée par IA