Retranscription des premières minutes :
- Bonjour Alain Hébrard. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes militant écologiste et membre du collectif La Voix Libre.
- Alors mercredi, la cour administrative d'appel de Toulouse a décidé que les travaux de la 69 pourraient donc reprendre, sans doute d'ici mi-juin. Il y a trois mois, la même cour avait pourtant jugé illégale l'autorisation environnementale nécessaire à cette construction. Comment déjà vous expliquez-vous ce changement de cap ? Alors d'une part, c'est pas la même cour. Dans un cas, c'est le tribunal administratif. Dans l'autre cas, c'est la cour d'appel.
- Enfin bon. Le problème, c'est que le verdict avait été rendu à la suite d'un rapport par une rapporteure qui avait fait un travail extraordinaire malgré les pressions extérieures. Et les juges ont estimé devoir suivre son rapport.
- C'était trois juges féminines, femmes, donc.
- Là, il se trouve que c'est quatre juges hommes qui ont décidé de nier ce verdict et donc de rendre un verdict beaucoup plus politique que de droit.
- Vous parlez des pressions extérieures, des pressions politiques. Vous parlez de qui, en fait ? Ah ben il y a eu tous les élus, le gouvernement, les chambres consulaires, que ça soit de commerce, d'industrie, d'agriculture, certains médias qui sont entièrement pour l'autoroute, une campagne énorme de propagande entre-temps pour l'autoroute.
- Enfin voilà. Et donc les juges ont cédé à la pression. Et ils ont rendu un jugement politique et strictement politique qui n'a rien à voir avec le droit.
- La pression et puis l'argument aussi de l'écologie contre l'emploi. Il y a beaucoup d'élus qui disent... Voilà.
- Il y a des centaines de salariés en jeu aussi sur ce chantier.
- Alors c'est largement... Tout est très très exagéré dans les arguments de la partie adverse. L'emploi, il est très peu menacé, sauf pour les sous-traitants qui, effectivement, ont acheté du matériel pour ce chantier, qui sont un peu dans la panade. Mais par contre, pour les ouvriers employés d'habitude, ils ont été redéployés sur d'autres chantiers sans problème. Le bâtiment se porte bien là-dessus.
- Oui, c'est ça. Alors pour vous, le combat doit se poursuivre sur le plan judiciaire. Vous allez saisir le Conseil d'État, c'est ça, avec le collectif La Voix est libre ? Alors ça serait logique par rapport à certaines irrégularités qu'on estime dans le jugement, notamment le fait que les juges se substituent à la cour d'appel pour le jugement sur le fond, alors qu'ils n'avaient à juger que de l'opportunité de reprendre ou pas le chantier en attendant. Là, ils ont dit carrément que...
- Que le jugement précédent était nul, en gros, et qu'il fallait le revoir. Oui, c'est ça.
- Donc par rapport à l'opportunité de saisir le Conseil d'État, c'est pas tout à fait évident, parce que le Conseil d'État, d'abord, ça n'est pas suspensif.
- Oui, ça va pas suspendre la reprise des travaux, c'est ça ? Exactement. Et d'autre part, il interviendrait dans un an à peu près. C'est à peu près le délai du Conseil d'État.
- C'est-à-dire qu'il viendrait se télescoper soit avant, soit après le jugement au fond, et donc avec un effet peut-être plutôt négatif. Donc pour l'instant, c'est en examen, la question.
- D'accord. C'est en examen, la question. Vous avez prévu des mobilisations ou pas ? Alors il y aura de la mobilisation. Pour ce qui nous concerne, bien sûr, elle est surtout sur le plan juridique et essayer de continuer à convaincre l'opinion de l'inutilité de cet équipement, parce que ça concernera au mieux dans les 3 000-4 000 voitures, ce qui est la portion de gens qui, actuellement, prennent la route entre Castres et Toulouse.
- Actuellement, entre Verveil et Toulouse, vous avez 5 640 véhicules. Donc c'est une partie de ceux-là qui viennent de Castres. Il n'y en aura pas plus. Il y en aura peut-être plutôt moins, vu le prix du choisir de l'ensemble.
- Oui. Mais comme vous le dites, c'est bon.
- On sait qu'on peut aller par la route par trois voies différentes. Mais comme vous le dites, il faut encore convaincre l'opinion, c'est ça ? Ben oui, parce qu'elle a été manipulée. On fait croire aux commerçants de Castres qu'ils ont tout à gagner à l'autoroute, alors qu'ils...
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