Retranscription des premières minutes :
- On en parle avec notre invité Frédéric Dhabi. Bonjour. Bonjour à tous.
- Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes ici chez vous, directeur général de l'IFOP.
- 41% des Français souhaiteraient une nouvelle dissolution d'après un sondage IFOP pour LCI que vous avez publié.
- On pensait que la dissolution était impopulaire. Et finalement, ça passe pour un passage obligé, en fait, auprès de beaucoup de nos compatriotes.
- Oui, oui. 41% des Français. Vous avez raison, Jean-Marie. C'est une minorité, mais c'est une minorité non négligeable.
- Ça fait beaucoup de monde, d'ailleurs, les 41%. Deux éléments à mettre en avant.
- Ces minoritaires se souhaitent de dissolution dans toutes les familles politiques, sauf les sympathisants ou électeurs de la France insoumise et ceux du Rassemblement national, ceux des partis protestataires et tribuniciens.
- Autre élément qui éclaire ce souhait, quand on passe non pas au souhait, mais au pronostic.
- Est-ce qu'il y aura finalement une dissolution ? Il n'y a que 30% des Français qui pensent que Macron procédera à une deuxième dissolution.
- Il y a aussi au cœur de ce souhait qui est fort mais qui reste minoritaire le sentiment que la dissolution du 9 juin 2024 a été une catastrophe.
- Elle a fait perdre du temps à la France dans un contexte de bouleversement pour 81% des Français.
- Et surtout, surtout, elle casse la promesse du politique. Le politique, c'est un gouvernement qui agit, qui transforme, qui change la vie. Et là, on a trois quarts des Français qui ont bien vu que depuis le 7 juillet au soir, on vit ce que j'avais appelé dans le monde l'éclipse du politique.
- Il ne se passe plus rien. Le gouvernement n'agit plus. Donc c'est dans ce cadre-là qu'on peine à se projeter dans une nouvelle dissolution qui serait positive sur les rapports de force.
- Ce ne serait pas une bonne nouvelle, mais il faudrait y passer pour une forte minorité de Français.
- Concrètement, s'il y avait dissolution d'ailleurs, vous qui mesurez tous les rapports de force, elle pourrait ressembler à quoi la nouvelle Assemblée nationale ? On aurait une majorité d'un côté ou un autre, ou rien n'est moins sûr ? Alors, franchement, il faut être extrêmement prudent. Mais on a, avec LCI, pour cette enquête IFOP-LCI, déterminé trois scénarios, trois configurations d'attention de vote législative, donc en cas de dissolution. Ce qui est très intéressant, si on prend celui qui ressemble le plus à ce qui s'est passé le 30 juin, c'est-à-dire une gauche unie, on a toujours le Rassemblement national très nettement en tête, 35%, en tête dans toutes les catégories, en tête chez les retraités, très fort chez les cadres, chez les salariés, bien sûr, et toutes les autres forces qui sont en recul.
- C'est peut-être pour ça qu'on hésite à dissoudre, en recul, par rapport à juin 2024.
- Le Bloc central votait pour un candidat Renaissance, Modem Horizon UDI, 18%. Il avait fait presque 22,5%.
- Voté pour la gauche, une gauche unie, la gauche unie obtient que 21%. Beaucoup de personnes se mettent en divers gauche, car il y a l'étiquette repoussoir insoumis qui gagne une partie des sympathisants de gauche.
- Le NFP avait fait, rappelez-vous, 28,7%. Il n'y a que LR qui progresse un peu, un petit effet rotailleau à 11%, mais on voit très bien que le rapport de force n'a pas changé fondamentalement.
- Il y a un élément, un invariant qui reste très stable, c'est ce vote RN comme alternative pour renverser la table.
- Et ça, ça ne vaut que pour un éventuel premier tour, parce qu'après, précisément, la table a tendance à se retourner plusieurs fois entre le premier et le deuxième tour des législatives.
- C'est ce qui s'était passé la dernière fois. Vous l'avez dit, le pronostic, peu de Français s'y attendent.
- Mais bon, après tout, personne ne s'attendait ou presque à une dissolution avant la précédente. Il y a un an, mon cher Frédéric.
- Vous avez tout à fait raison. Ça a été la surprise du chef, comme on dit. Ça a été un acte qui a surpris les Français.
- Quand on interroge, d'ailleurs, dans le sondage du POP-LCI, quels sont les mots qui sont le plus associés à ce qui...
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