Retranscription des premières minutes :
- C'est une opération avec nos blessés, opération qui a lieu aujourd'hui, on en parle avec notre invité, le général Arnaud Dupuis.
- Bonjour mon général.
- Bonjour Jean-Marie.
- Vous êtes officier général en charge des blessés de l'armée de terre française. Combien de blessés de guerre aujourd'hui ? Alors aujourd'hui, depuis 35 ans que l'armée de terre fait la guerre, ou est engagée sur les théâtres d'opération, on est à 20 000 blessés, qui sont en grande partie des blessés de guerre, pas tous.
- Et nous en avons encore 3 000 qui sont sous statut militaire, les autres étant repartis dans la vie civile.
- Dans la vie civile, ou alors en tout cas la retraite militaire.
- Ils ont été blessés dans quel cadre et dans le cadre de quelles opérations ? Parce que vous parlez de 35 ans, ça en fait des guerres de la France aménée.
- Alors effectivement, nos blessés de guerre aujourd'hui que l'on suit ont été blessés au début des opérations extérieures.
- Donc c'est essentiellement...
- La Bosnie, Sarajevo, et puis après vous égrainez toutes les opérations de l'Afghanistan, et puis encore récemment le Mali.
- Et puis nous avons encore des soldats qui sont en Irak ou qui sont au Liban.
- Alors que se passe-t-il quand on est un blessé de guerre français, un invalide ? Tiens, comme on aurait pu dire à l'époque, comment on est accompagné ? Alors aujourd'hui, l'armée de terre notamment, mais avec tout un tas de partenaires, a mis en place tout un parcours d'accompagnement.
- De reconstruction psychosociale, bien sûr avec notre service de santé des armées, donc un accompagnement médical, et puis un accompagnement financier et de reconversion professionnelle.
- Reconversion professionnelle, en plus pour pouvoir recommencer sa vie.
- On vous laisse jamais tomber en fait si vous êtes blessé ? Alors, personne au bord du chemin, c'est bien notre devise.
- C'est le principe.
- C'est le principe, et puis on est très attachés nous à cet aspect cohésion, fraternité d'armes, fraternité qui d'ailleurs ne dépend pas que des armées, parce que quand je parle des blessés, on dit avec nos blessés, mais c'est d'abord les blessés de la nation.
- Alors justement, parlons-en, cette opération avec nos blessés, elle se déroule aujourd'hui, ça se passe comment ? A qui vous vous adressez ? Et qu'est-ce que vous attendez du reste de la nation, tiens ? Elle a commencé en février à travers toute la France, nous en sommes à 120 événements, et aujourd'hui c'est un peu le point d'orgue, à Paris, place Vauban, et on attend de la part, juste après la fête de la musique.
- De la part des Parisiens et des Parisiennes, de descendre et de nous rejoindre à 9h45, place Vauban.
- Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement aujourd'hui pour soutenir les blessés de guerre français ? Alors la fraternité de la nation à l'égard de ces blessés, c'est une reconnaissance.
- Une reconnaissance dans les entreprises, en ouvrant les entreprises à nos blessés, c'est une reconnaissance de la part de nos médecins, lorsqu'ils reçoivent en expertise des blessés avec un regard particulier.
- J'ai un médecin qui arrive juste après vous d'ailleurs, il vous écoute religieusement.
- C'est important de regarder.
- Et de diagnostiquer un syndrome post-traumatique, c'est peut-être un peu différent d'un blessé plus classique.
- Évidemment, et justement quand on parle de ces fameuses blessures de guerre, on a tous, on a grandi avec nos livres d'histoire, l'image des Golcassés de la Grande Guerre.
- Aujourd'hui on a aussi beaucoup de blessures psychologiques.
- Oui Jean-Marie, on est effectivement aujourd'hui à environ 70% de blessés par syndrome post-traumatique.
- Alors ça conduit parfois à des comportements qui peuvent être violents, comportements parfois de grande détresse.
- Et donc aujourd'hui c'est un traitement très long avec nos psychiatres, avec nos psychothérapeutes.
- Oui c'est ça. Alors je dis aujourd'hui, on a beaucoup de blessures psychologiques.
- Il y en avait sûrement il y a un siècle. C'est juste qu'aujourd'hui on en tient compte.
- Exactement. Je pense qu'effectivement en sortant de la Première Guerre mondiale, il y avait des millions de syndromes post-traumatiques.
- Je pense qu'aujourd'hui, dans les conflits auxquels on assiste aujourd'hui, vous en avez aussi des centaines de milliers.
- Nous, on en a aussi beaucoup, beaucoup.
- Sans parler de tous...
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