Retranscription des premières minutes :
- On parle politique avec notre invité Bruno Cotteres. Bonjour. Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes politologue, chercheur au Cvipof et au CNRS.
- C'est à 18h que le vote ouvre pour les adhérents du parti Les Républicains.
- Qui de Bruno Retailleau ou de Laurent Wauquiez est le favori auprès des adhérents, d'après vous, Bruno Cotteres ? Eh bien vous savez, c'est compliqué de répondre à cette question, car on ne dispose d'aucune donnée qui nous permettrait de répondre à la question.
- Il y a eu des sondages qui ont été faits, mais ces sondages ne sont pas faits auprès des adhérents.
- Et c'est un chercheur qui le dit, un spécialiste de la matière qui le dit.
- Eh oui, ils sont faits auprès des sympathisants. Ça n'est pas du tout la même chose.
- On dit parfois que les adhérents sont un peu plus radicaux que les sympathisants.
- Mais c'est vrai que toutes les enquêtes d'opinion qui montrent par exemple que Bruno Retailleau a une meilleure image que Laurent Wauquiez, c'est auprès des sympathisants, non pas auprès des adhérents. Donc il faut être très très très prudent.
- Par ailleurs, le parti Les Républicains a vu son nombre d'adhérents bondir littéralement, multiplié par deux, au cours des dernières semaines, des derniers mois.
- Alors il y a différentes hypothèses. Certains vont dire que du côté des deux candidats, on a fait adhérer des supporters pour essayer de remporter le match.
- D'autres, moi j'en fais partie, trouvent que c'est plutôt une bonne nouvelle que des adhérents adhèrent à des partis politiques.
- Vous savez que les partis politiques, c'est assez faible en France. On n'est pas un pays où il y a une grosse tradition d'adhésion aux partis politiques.
- Donc c'est plutôt une bonne nouvelle pour la vie de ce parti. Mais du coup, ça rend l'issue du scrutin encore plus incertaine.
- Car on ne sait pas très bien d'où viennent ces adhérents, leurs profils. Sont-ils des pro-Retailleau, des pro-Wauquiez ? Donc voilà un scrutin assez ouvert en fait. Il serait étonnant que l'un des deux l'emporte de manière absolument écrasante sur l'autre.
- Dans la mesure où il s'agit de deux personnalités qui sont bien connues des adhérents du parti et surtout qui ont quand même beaucoup de soutien à l'intérieur du parti.
- Alors on a des souvenirs, et vous aussi d'ailleurs, de guerres sanglantes à l'intérieur des partis de droite.
- En particulier le rocambolesque épisode de la guerre Fillon-Copé avec la fameuse Cocoé, cette commission chargée de recompter des bulletins.
- Les deux candidats qui clament leur victoire, qui accusent l'autre d'avoir triché. Est-ce qu'on risque d'avoir le même scénario ? Ou pas cette fois-ci ? Alors pour le moment, on semble s'éloigner de ce scénario. Tout sera fait en vote digital, en vote électronique.
- Les deux candidats ont pris beaucoup de soin en interne pour demander des garanties sur le contrôle des opérations de comptage des votes.
- Mais dans la mesure où c'est du vote électronique, évidemment ça devrait s'aptifier considérablement cet aspect.
- Par ailleurs, le mouvement politique, les Républicains, qui est un peu un miraculé de la politique, ils étaient à 2 millions de votes aux élections européennes ou législatives.
- Et là maintenant, ils se retrouvent au gouvernement. Ils ont même eu matignon avec Michel Barnier.
- Donc c'est un parti politique qui n'a absolument aucun intérêt à envoyer un message de désorganisation, d'incapacité à organiser une élection interne.
- Donc il me semble qu'on s'est éloigné, au fond, de ce psychodrame qu'avait été, vous l'avez rappelé, Copé-Fillon, la Cocoé, etc.
- Après, dans les partis politiques, les élections internes donnent lieu souvent à des crispations, des tensions.
- Il y a beaucoup de passion, évidemment. Je dirais que pour le moment, je suis assez optimiste sur le fait que le scrutin se déroule dans de bonnes conditions.
- Sauf que pourtant, l'enjeu est énorme pour chacun des deux candidats.
- Est-ce que le vaincu de demain soir est condamné à une mort politique ? Par exemple, est-ce que Laurent Wauquiez, s'il perd, devra dire adieu à ses rêves de candidature à la présidentielle ? Et Bruno Retailleau, s'il perd, devra dire adieu à son ministère de l'Intérieur ? Ça ne sera pas nécessairement corrélé, parce qu'à l'intérieur...
Transcription générée par IA