Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le grand matin week-end, l'info éco plus, Didier Testo.
- Fondateur de la Bourse et la Vie TV, bonjour Didier.
- Bonjour Laurence.
- Alors ce matin, le sujet de la dette publique qui va forcément occuper bien notre été, et c'est un incendie majeur d'ailleurs qui se profile sans réforme structurelle.
- La Cour des comptes a de nouveau alerté à ce sujet.
- C'est pas la première fois, peut-être que cette année, avec l'impasse en cours, en tout cas ça prend plus de valeur, c'est un rapport de 139 pages que je ne vais pas vous lire ce matin, mais il concerne la situation et les perspectives des finances publiques, c'est son titre, pour éclairer les Français, préparer les textes financiers du Parlement à l'automne.
- Alors côté déficit public, s'il atteint 5,8% du PIB en 2024, c'est 169 milliards d'euros.
- C'est une progression par rapport à 2023, et c'est même plus que les prévisions de l'automne 2023, puisque la promesse était de 4,4%.
- Alors derrière cette nouvelle erreur d'appréciation, pour être poli, la Cour des comptes se dit clairement.
- Il y en a une explosion des dépenses cœurs, entre guillemets.
- Alors dépenses cœurs, c'est l'ensemble des dépenses publiques courantes et structurelles, les salaires des fonctionnaires, les frais courants, les prestations sociales, les dépenses des collectivités.
- On est à plus 2,7 en volume, c'est pratiquement le double de la croissance, notamment dans les secteurs de la protection sociale ou des collectivités locales, et ça contribue à pratiquement un point de déficit, 0,8 pour être précis.
- Puis de l'autre côté, les recettes fiscales, elles, sont en repli, avec une remontée des taux d'intérêt qui augmente la charge de la dette.
- On a un ratio de dette sur le PIB qui atteint 113,2%, et qui est désormais en hausse après 4 ans de stabilisation.
- La France devient ainsi le pays de la zone euro le plus endetté, devant les anciens mauvais élèves, on pourrait dire, Italie, Espagne, Portugal ou Grèce, qui, elles, ont su réduire leur endettement.
- Ces pays ont su réduire leur endettement, engager des réformes d'ailleurs.
- La Cour de cassation insiste.
- La Cour des comptes, pardon, insiste sur la bonne gestion du budget.
- Y croient-elles ? On ne le sait pas, mais c'est aujourd'hui la crédibilité financière de la France qui est en jeu.
- Oui, forcément.
- Et puis d'ailleurs, dédié, on a vu sur les taux d'intérêt, des réactions de marché montrant justement des grosses inquiétudes.
- Oui, certains ont même fait leur chou gras avec des vidéos flippantes, car on a pu voir que l'Italie, sur certaines durées d'emprunt, à 5 ans notamment, pouvait emprunter à des taux inférieurs à celui de la France.
- Alors pour l'instant, le taux à 10 ans, qui est celui de référence pour les investisseurs, là, on a toujours un léger avantage, mais cela montre un changement de perception des investisseurs.
- On parle donc de risque souverain.
- Les marchés transmettent des messages aux politiques, à eux de voir comment ils peuvent répondre.
- Pour l'instant, faire des économies de 40 milliards d'euros ne semble pas la recette miracle.
- Je parlais des autres pays européens, l'Espagne ou le Portugal, qui ont su, eux, mener des réformes structurelles.
- Personne n'emploie ce mot au gouvernement.
- Reste que ce qui a changé, c'est que l'économie française est ouverte.
- Nous sommes dans une compétition internationale.
- Donc, quand on parle de nouveaux impôts, par exemple, alors que nous sommes déjà recordman du monde dans ce domaine, tout le monde comprend, sans avoir fait polytechnique, que c'est une aberration.
- C'est encore un dirigeant de grand groupe qui en a parlé cette semaine.
- On a 10 points de taux d'imposition de plus que nos voisins.
- On paye 56% d'impôts par rapport aux PIB dans ce pays.
- 67% des gains du groupe sont absorbés par les impôts de production et sur bénéfices.
- On frôle la confiscation.
- C'est Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, qui l'a dit.
- Quand la dépense publique représente 10 à 15 points de plus que la moyenne européenne, il faut engager des réformes.
- D'autres, avant lui, avaient pu le faire.
- Si on compare avec l'Allemagne, par exemple, la dépense publique, 48% du PIB en 2024 contre 57% en France.
- L'été risque donc...
Transcription générée par IA