Retranscription des premières minutes :
- Bonjour Jean-Baptiste Noyac. Bonsoir.
- Bonsoir. Vous êtes bonsoir, vous, à 7h03 du matin. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes cofondateur et délégué général d'Excellence Ruralité, un réseau d'écoles en zone rurale.
- Alors avec vous, on va commenter ces derniers résultats du brevet qui sont tombés donc en fin de semaine, qui illustrent vraiment une vraie fracture territoriale et scolaire. Parlons justement des différences de niveau par zone avec vous.
- Oui, tout à fait. Aujourd'hui, on est vraiment confronté à une véritable fracture territoriale éducative.
- Aujourd'hui, dans les zones rurales et les petites villes, on a un fort décrochage scolaire qui se manifeste notamment dès les évaluations nationales.
- À l'entrée en sixième, vous avez vraiment 12% notamment en français de difficultés scolaires en plus.
- Dans les petites villes. Et ça se retrouve aussi au brevet puisque vous avez un très net décrochage de ces territoires, les petites villes, dans les résultats au brevet, ce qui caractérise véritablement une fracture parce qu'en fait, de manière générale, depuis plusieurs dizaines d'années, on a beaucoup concentré les moyens, notamment de l'éducation prioritaire dans les grandes métropoles.
- Et on a un peu laissé à l'abandon tout un tas de territoires ruraux et périurbains qui, aujourd'hui, sont frappés par des maux et des grandes métropoles, mais qui sont très peu pris en compte en réalité.
- En quelle matière en particulier ? D'ailleurs, on peut voir qu'il y a un décrochage dans le brevet ou des résultats vraiment en dessous des moyennes nationales.
- Alors, oui, en français, on voit qu'il y a 12% d'élèves en difficulté en plus aux évaluations nationales d'entrée en sixième dans les petites villes que dans les grandes métropoles et dans la moyenne nationale. Et puis ensuite, le décrochage, il est palpable.
- Par exemple, au brevet, on voit que vous avez un point de moyenne en moins de général sur les petites villes par rapport à l'ensemble des autres communes en maths et en français.
- Maths français. Est-ce qu'il y a, Jean-Baptiste Noyac, des exemples quand même, malgré tout, qui ne confirment pas cette règle et cette fracture ? Oui, tout à fait. Il faut en parler aussi.
- Pardon ? Il faut en parler aussi.
- Il faut en parler, bien sûr, avec un certain nombre d'outils.
- On peut trouver des solutions. On peut, à force de patience, à force d'outils pédagogiques adaptés, faire mentir le déterminisme sociologique qui peut régner dans un certain nombre de territoires.
- On a développé un réseau d'établissements scolaires qui s'appelle Excellence Ruralité, dans lequel on essaie d'offrir aux enfants des territoires ruraux et des petites villes les meilleurs outils pédagogiques, ceux qui sont généralement réservés à des enfants plutôt dans les grandes métropoles, dont les parents peuvent payer des écoles assez...
- Là, eh bien, ces petits effectifs, ce suivi personnalisé, des professeurs qui sont aussi éducateurs, tout ça, on va essayer de le mettre à disposition d'enfants de milieux très modestes dans les territoires ruraux.
- Et ce qu'on voit, c'est que, eh bien, grâce à ça, on peut permettre à ces enfants de s'arracher au destin scolaire qui leur était normalement prévu.
- Très concrètement, dans nos écoles, depuis plus de 4 ans maintenant, eh bien, les enfants qui sont dans les 10 % les plus défavorisés, obtiennent, pardon, aux épreuves écrites du brevet, les mêmes notes que les 10 % les plus favorisés.
- Donc, on arrive vraiment à inverser la tendance.
- Là, très concrètement, on a même un établissement dans lequel des enfants sont vraiment dans les 10 % les plus défavorisés, ils obtiennent les mêmes notes que les 3 % les plus favorisés.
- Donc, il y a vraiment une possibilité, il y a un espoir, je crois, une possibilité de faire mentir la sociologie.
- Et c'est le rôle de l'école, en réalité, c'est de s'attacher à faire en sorte que les destins individuels puissent...
- à être les mêmes selon qu'on vient nécessairement de milieux modestes.
- Oui, il n'y a pas de fatalisme et encore heureux, quoi.
- C'est ça. Parlons d'ailleurs de vos collèges excellentes, excellence ruralité, d'ailleurs, j'aime beaucoup forcément ce concept.
- Comment vous choisissez d'ailleurs les lieux où vous implantez vos écoles ? On s'installe dans des territoires où il y a au...
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