Retranscription des premières minutes :
- Représenté ce matin par René Rénard. Bonjour. Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes producteur de cerises. On est très contents de vous entendre.
- Vous êtes arboriculteur à Mazan, dans le Vaucluse. Bon, c'est la saison, hein ? Ah oui, oui, c'est la saison. Voir qu'elle va s'achever bientôt, mais il faut en profiter.
- Ouais, il faut en profiter. Vous allez nous dire si c'est une belle récolte et si elles sont très bonnes cette année. Pour tous ceux qui adorent ça, c'est formidable. Mais avant ça, je voudrais qu'on parle d'un fléau contre lequel vous luttez. C'est la drosophila suzuki. C'est une mouche qui ravache les cultures.
- Elle ressemble à quoi ? C'est microscopique. Enfin, pas microscopique, mais c'est de la valeur de 2 mm, à peu près.
- De 2 mm. Une mouche de 2 mm. Oui. Et elle pique les cerises pour pondre les oeufs à l'intérieur, pour que ces larves s'y développent et qu'ils rendent la cerise inconsommable.
- Que ça devienne acide. Et voilà. Et puis on n'a pas envie, effectivement, de manger une cerise dans laquelle il y a des larves, je suppose. Vous avez un... Et c'est un fléau très répandu sur vos cultures ou pas ? Alors c'est répandu au niveau de la France entière. La première introduction, on va dire, illicite de mouches au Grenoble d'Asie ont été dans les années 2015, à peu près. D'accord.
- C'était développé en 2018 pour se généraliser aujourd'hui. Donc elles sont arrivées...
- Ils sont arrivées il y a 10 ans en France. Et depuis, elles sont partout, quoi.
- Et depuis, elles sont partout. Et depuis, entre-temps, on nous a interdit des produits qui pouvaient être efficaces pour lutter contre...
- Oui. Sous prétexte de précaution. Mais je sais pas laquelle de précaution.
- C'était quoi, les produits ? Les produits qui permettent de lutter contre les insectes, contre les ravageurs, dire, en général. Voilà.
- Et sous prétexte de précaution. Mais la précaution, c'est quelque chose de terrible, puisqu'on ne la mesure pas.
- Donc si on nous disait... On vous interdit pas ce qu'il y a ci, il y a ça.
- Mais sous prétexte de précaution, cela ne veut rien dire. Et sous ce prétexte-là, on ruine la France entière.
- Et donc c'est quoi, les pertes, à peu près, sur vos cultures, sur vos arbres, à cause de la drosophila sujuki ? On est à quelle perte ? Alors tout dépend. Nous avons plus de 30% à la totalité du verger, en fonction de la position du verger, en fonction de la situation géographique, côté nord, côté sud. Enfin voilà.
- Oui.
- Ce qui nous concerne aujourd'hui...
- C'est un petit avantage, parce que c'est la météo et que nous sommes dans le sud. Nous avons des températures qui dépassent les 30 degrés.
- Et à ce niveau-là, la mouche va peu de l'air et donc est peu active. Et c'est ce qui est en train de nous sauver, parce que la semaine dernière, que nous étions vers une météo, on va dire tropicale, chaude et humide, on a eu des développements importants, avec des catastrophes dans les vergers.
- Oui.
- Et tout cela pourrait être supprimé si nous avions une bonne volonté.
- Oui. En tout cas, de vous permettre d'utiliser ces produits qui vous permettent de sauver vos cultures. Pour l'instant, vous n'avez aucune alternative légale.
- Alors la seule alternative qui, aujourd'hui, est efficace, c'est la pose de filets qui couvrent le verger dans leur totalité. Mais tout cela a un coût. Un coût, certes, peu élevé d'un certain cas, mais très élevé d'un autre.
- Hum-hum.
- Mais après, il faut savoir ce que l'on veut.
- Ou on met un coût dans le visuel des paysages, ou alors on peut faire autre chose. Mais voilà. Il faut avoir un choix. Et le juste choix, ce n'est pas de faire tout en même temps.
- Oui. Effectivement.
- Ce n'est pas de faire tout et c'est le contraire.
- Allez, rassurez-moi. Est-ce qu'elles sont bonnes, celles qu'on peut trouver en ce moment dans nos étals ? Alors celles que vous trouvez dans nos étals, elles sont anti-organes et parfaitement bonnes et savoureuses, tout simplement parce qu'il y a un tri important qui est fait et qui...
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