Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Clément Bonne. Bonjour. Bonjour.
- Bonjour. Clément Bonne, ancien ministre délégué à l'Europe, ancien ministre des Transports.
- Vous êtes aujourd'hui haut commissaire au plan. Je dis bien haut. On dit pas commissaire au plan, mais c'est haut commissaire au plan.
- C'est pas moi qui ai choisi. Mais vous savez, c'est un titre qui existe depuis longtemps, en fait.
- Parce que le premier, c'était Jean Monnet, qui, lui, était commissaire général. Donc ça a pu changer, mais...
- Commissaire général. Voilà. C'était le titre historique, choisi par le général de Gaulle en 1946.
- Oui. Et ça a changé depuis. Mais il y a toujours eu un plan en France, quels que soient les gouvernements.
- Alors ça, c'est intéressant, parce que ça a été décidé par le général de Gaulle. Oui.
- C'est vrai. La création de ce commissariat au plan. Absolument.
- Commissariat en plan, au plan chargé de réfléchir au grand... Finalement, au chemin à prendre pour améliorer la situation de la France et des Français.
- C'est ça. Oui. Et c'était aussi dans une période de reconstruction. Alors, reconstruction physique, évidemment, après-guerre.
- En 1946, c'était la dernière décision du général de Gaulle quand il était à la tête du gouvernement provisoire de la République.
- Janvier 1946. On va fêter les 80 ans l'année prochaine. Il n'y a jamais eu de suspension, de suppression du plan. On a changé de nom, parfois.
- Aujourd'hui, on parle de France Stratégie. Mais c'est quand même intéressant de voir que c'est une des rares institutions qui a survécu à deux républiques, à 53 gouvernements et à toutes les alternances. Donc j'espère qu'il y a quand même un intérêt à la chose. Je vais essayer de le démontrer.
- Et puis, ça a été créé en 1946 pour cette reconstruction matérielle, cette reconstruction des idées.
- Il y a toujours eu, en fait, deux idées constantes dans le plan, puisque le premier commissaire au plan, choisi par de Gaulle, c'était Jean Monnet, pendant six ans.
- Ces deux parties prises, c'était la production, la croissance. Il faut produire, travailler. Et puis l'Europe.
- Parce que Jean Monnet, on le sait, a été donc le premier commissaire général au plan, mais aussi le père de l'Europe avec Robert Schuman.
- Il avait quelques différences et même des divergences avec le général de Gaulle. Mais justement, on oppose souvent l'un à l'autre.
- À l'époque, des personnes de sensibilité différente devaient se parler. Leaders syndicaux, leaders patronaux.
- Les différents partis politiques. Et c'était aussi l'esprit du plan qui était un lieu d'accueil.
- Et je vais relancer ça avec les partenaires sociaux, avec les élus locaux.
- Parce que si on ne fait pas des constats partagés et qu'on n'a pas des solutions communes, je pense qu'on n'y arrive pas.
- Alors, la différence, par exemple, avec la Cour des comptes, c'est que vous n'êtes pas indépendant du pouvoir politique.
- Alors, il y a une forme d'indépendance, je vais dire.
- Vous êtes nommé par le président de la République.
- Oui, bien sûr.
- Ce n'est pas la Cour des comptes.
- Non.
- La Cour des comptes. Mais quelle est votre indépendance, quand même ? Alors, on n'est pas la Cour des comptes. La Cour des comptes, elle est reconnue par la Constitution.
- Elle a une indépendance, même s'il y a des nominations aussi par l'État.
- Mais c'est une juridiction, par ailleurs.
- La Cour des comptes, elle peut sanctionner un certain dérive financière et de gestion.
- Ce n'est pas notre cas.
- Nous, on est, si je puis prendre cette comparaison, plutôt un think tank, pour le dire en mauvais français, d'État.
- Mais on est nommé, rattaché au gouvernement, bien sûr.
- Mais un peu comme, si je peux dire, le visuel public est dans l'État, mais au service du public et du pluralisme.
- C'est exactement la même chose pour le plan.
- Les débats qu'on a, les notes qu'on produit, les rapports qu'on met dans le débat public sont pour tous.
- Et d'ailleurs, on est obligé de publier tous nos travaux, il n'y a rien de secret.
- Et, je le dis aussi, on doit, je pense, éclairer le débat public de la manière la plus honnête possible.
- Je vais prendre un exemple, parce que...
Transcription générée par IA