Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
- Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, condamné à 5 ans de prison ferme pour un délit d'association de malfaiteurs.
- La peine inclut une amende de 100 000 euros et l'état sorti d'un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire.
- Écoutez bien, mandat de dépôt différé avec exécution provisoire.
- Voilà, cela signifie que même s'il fait appel, il sera incarcéré, mais l'incarcération ne sera pas immédiate.
- Il est convoqué le 13 octobre, qu'on sait, première fois qu'un ancien président de la Vème République est condamné à la prison ferme, avec perspective d'incarcération.
- Donc voilà, voilà où on en est aujourd'hui.
- La polémique est immense, évidemment, le choc est grand.
- En même temps, certains, on voit très très bien, disent oui, il l'a mérité, regardez ce qu'il a fait à ce genre de choses.
- Il l'a cherché, il a ce qu'il méritait.
- D'autres disent non.
- C'est un scandale.
- On va essayer de démêler tout cela avec Jean-Marie Viallard.
- Bonjour Jean-Marie Viallard.
- Bonjour André.
- Bonjour Maître.
- Vous êtes avocat, vous avez reçu déjà plusieurs reprises avec plaisir.
- Vous venez de publier, mais on en reparlera longuement plus tard, Justice et romantisme, un livre tout à fait intéressant aux éditions du Lys d'Or.
- Alors, de quoi cette condamnation assortie de, voilà, mandat de dépôt exécution provisoire, de quoi est-il le nom ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Parce qu'on dit, voilà, mandat de dépôt, différé, exécution provisoire.
- L'avocat que vous êtes, on aimerait peut-être éclaircir cela.
- Bon, d'abord, sur un plan purement technique.
- Oui.
- Les magistrats, les juges du fond, ont bien entendu toute l'attitude, lorsqu'ils prennent leur décision, de prononcer un mandat d'arrêt, un mandat de dépôt, donc, à l'audience.
- Oui.
- Ce mandat de dépôt...
- Il est justifié la plupart du temps, parce qu'on sait que si ce monsieur, ou cette dame, qui a été condamnée, fait appel, l'appel étant, à ce moment-là, suspensif, puisque le jugement correctionnel lui-même est pratiquement annulé, puisqu'on va attendre la décision de la cour d'appel, on veut éviter la fuite de celui...
- Oui, qu'il en prévive pour prendre le large, etc.
- Voilà.
- D'accord.
- Alors, donc, hop ! Alors...
- Là...
- La première chose, techniquement, sur laquelle on peut s'étonner, c'est qu'on parle beaucoup du mandat de dépôt concernant M. Sarkozy, avec exécution provisoire.
- Oui.
- Là, il faut savoir, quand même, que lorsqu'on parle à un avocat extérieur à un dossier, il n'a pas le dossier.
- Non, mais d'accord, mais...
- Non, non, mais justement, quelles que soient les raisons employées, ou quoi que ce soit, il y a une chose qui nous étonne, si vous voulez, surtout les avocats pénalistes, dont j'ai l'honneur de faire partie, c'est qu'un mandat de dépôt est exécutoire.
- Ça veut dire qu'il doit être tout de suite...
- Il va en prison tout de suite.
- C'est ça.
- Oui.
- C'est-à-dire qu'il sort de la session du tribunal...
- Oui.
- Il est conduit en prison.
- Il ne sort pas.
- Comme M. Alexandre Jury.
- Voilà, exactement.
- Comme M. Alexandre Jury est condamné pour la même affaire.
- D'ailleurs, on vous a montré l'ambiance qu'il y avait dans le tribunal.
- C'est qu'on a vu arriver des tas de policiers qui, tout d'un coup, se sont mis derrière les prévenus.
- C'est ça.
- Et pourquoi ? Parce qu'immédiatement, menottes et prison.
- Voilà. D'accord.
- OK.
- Donc, le terme exécution provisoire me paraît superfétatoire.
- Oui. Alors, pourquoi ? Justement, première question.
- Pourquoi ils ne l'ont pas fait ? On laisse tout jugement de valeur ou moral.
- Pourquoi ils ne l'ont pas fait pour Sarkozy, à votre avis ? Pourquoi ils ne l'ont pas dit ? Parce que c'est un mandat de dépôt.
- Eh bien, M. Sarkozy, que tout ex-président que vous soyez, vous partez en prison.
- Oui.
- Mais c'est exactement ce qui se passe.
- C'était la logique, normalement.
- C'est exactement ce qui se passe.
- Ce n'était pas la peine de rajouter avec exécution.
- Bon.
- Ça, c'est la première chose.
- Là où on est étonné une deuxième fois, et c'est là que je disais qu'en étant extérieur au dossier, je ne sais pas quelles sont les raisons qui ont pu pousser le tribunal à vouloir différer.
- Oui.
- Alors, le différer.
-...
Transcription générée par IA