Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Après 4 jours de mobilisation à travers toute la France, les agriculteurs continuent de manifester aujourd'hui contre l'abattage des bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse entre autres.
- Hier, la ministre de l'agriculture a annoncé la vaccination accélérée de 750 000 bêtes.
- Une annonce qui ne passe pas car pour certains agriculteurs le problème est ailleurs et la gestion de cette contagion est la goutte de trop.
- On en parle avec Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons laineux dans le Tarn-et-Garonne.
- Bonjour Pierre-Guillaume.
- Bonjour.
- Bonjour Pierre-Guillaume Mercadal.
- Merci d'être sur Sud Radio aujourd'hui avec nous.
- Pierre-Guillaume Mercadal, on n'est pas à la première crise agricole, on n'est pas au premier coup de désespoir et de colère.
- Là j'ai l'impression vraiment, parce qu'il y a un ras-le-bol certainement, que la fureur est immense.
- Est-ce que vous pouvez me le confirmer ? Immense fureur.
- Je peux vous le confirmer.
- On entend souvent parler de colère, mais on est bien au-delà de la colère.
- Parce qu'en fait ça fait plusieurs années que ça dure et qu'on n'est pas entendu et qu'on n'obtient rien.
- Là sur la dermatose, on touche à ce qu'il y a de plus sacré, à un des grands symboles de la France, à savoir ces vaches.
- Avec des lois qui n'ont aucun sens.
- On n'est pas écouté l'ensemble du monde agricole.
- Rendez-vous compte, vous qui suivez l'alimentation et le monde agricole depuis bien longtemps.
- L'ensemble du monde agricole est uni.
- Tous les syndicats sont d'accord.
- A l'exception des grands pontes de la FNSEA.
- Mais leurs bases sont avec nous et sont dissidentes partout.
- Absolument.
- On est tous unis.
- On a proposé un protocole à la ministre.
- Elle refuse de nous donner l'heure.
- Elle nous ignore complètement.
- Et là maintenant, elle veut vacciner de force des animaux pour une maladie qui a très peu de mortalité et qui est soignable.
- Donc si on la soigne, on a encore moins de mortalité.
- Alors que nous, tout ce qu'on demande depuis six mois, c'est que le vaccin soit disponible pour ceux qui veulent et que pour les autres, on fasse tout simplement l'immunité naturelle.
- Puisqu'il faut apprendre à vivre avec les virus.
- Que par l'abattage, on n'arrivera à rien.
- Parce que si on abat les foyers, on n'abat pas le vecteur de la maladie.
- Le vecteur de la maladie, c'est les mouches, les tiques et les moustiques.
- Donc ça, ça m'étonnerait quelle est la solution pour nous en débarrasser.
- Et puis c'est une maladie qui est due au réchauffement climatique.
- En fait, ça a démarré il y a 50-60 ans en Afrique du Sud.
- C'est remonté à travers l'Afrique.
- Aujourd'hui, c'est chez nous.
- Et ça va continuer à arriver chez nous, comme un certain nombre de maladies animales.
- Parce que, vu que les températures montent, les insectes, les animaux, les gens, tout est en mouvement.
- Et donc ça arrive chez nous.
- C'est inéluctable.
- Vous êtes quand même un peuple, une catégorie sociale.
- Non, vous êtes un peuple, une partie du peuple français, auquel la classe politique a quand même fait les plus grandes promesses, les engagements.
- On se souvient de Gabriel Attal devant sa mode de paille, disant que plus jamais on ne revivrait, ce genre de tragédie.
- Celle-là, absolument, comme vous dites, elle est épouvantable.
- Je sens la FNSEA un petit peu flancher Armand Rousseau ce matin sur le service public, commencer à tempérer un petit peu ses premières positions.
- Est-ce qu'on peut dire d'une façon générale que la première alerte sur cette dermatose est survenue au mois de juin, qu'on aurait pu en tout cas commencer tout de suite dans du préventif, puisque ce sont des gens très méfiants, il paraît, avec la précaution.
- Est-ce que la première mesure de précaution, au lieu d'abattre, la totalité du troupeau, c'est de ne pas commencer une campagne de vaccination dès qu'on a un symptôme et de ne pas attendre que la maladie soit installée pour commencer à paniquer ? Alors tout à fait, mais je vais vous dire aussi qu'au-delà de la vaccination, c'est une maladie qui est très peu mortelle pour les vaches et qui...
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