Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
- C'est le tango des bouchées de la Villette, c'est le tango des tueurs des abattoirs.
- Venez cueillir la fraise et la mourette, et boire du sang avant qu'il soit tout noir.
- Faut que ça saigne...
- Voilà la célèbre chanson de Boris Vian, le tango des bouchées de la Villette, faut que ça saigne.
- Alors justement, on va en parler, il y a récemment, pour donner quelques informations, récemment, c'était le 4 juin dernier, les services de l'État ont saisi dans l'entrepôt d'un supermarché toulousain 16 tonnes de viande avariée, parfois périmées depuis 2021, selon la police.
- Et puis il y a eu énormément d'intoxication, le 12 juin, dans l'agglomération de Saint-Quentin-en-Aisne, 24 enfants et une personne.
- Les âgés ont été affectés par des intoxications à part avoir mangé de la viande.
- À ce jour, 10 personnes restent hospitalisées.
- Une enquête préliminaire contre X a été ouverte la semaine dernière par le parquet de Saint-Quentin-en-Aisne.
- Alors c'est un débat qui ne date pas d'hier, c'est un débat qui doit dater d'ailleurs pendant des siècles, etc.
- Manger de la viande ou pas manger de la viande, la viande est-elle dangereuse ou pas ? Et là, ce qui nous a intéressés, c'est que la personne qui a écrit « La viande ou la vie est viande », si vous le saviez, est lui-même bouchée.
- Elle a été bouchée pendant 25 ans.
- Laurent Richier, bonjour.
- Bonjour M. Lacombe.
- Alors dites-moi, qu'est-ce qui vous a amené ? Alors vous avez été, d'abord vous avez passé votre CAP de bouchée, vous le dites vous-même, en 1986.
- Vous avez travaillé dans énormément de supermarchés ou d'hypermarchés à la boucherie.
- Et puis à un moment donné, vous le racontez dans vos livres, vous avez dit « il y a quelque chose qui ne va pas ».
- Qu'est-ce qui vous a... Est-ce que c'est venu, je veux dire, progressivement ? Et à quel niveau, je parle au pluriel, vous avez été forcé de dire « non, il y a quelque chose qui ne va pas ».
- Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, comme disait un certain Shakespeare.
- Oui, tout à fait.
- C'est-à-dire que moi j'ai été bouché, j'ai travaillé en abattoir, bien évidemment, j'ai travaillé comme boucher des osseurs.
- J'ai travaillé également comme boucher préparateur-vendeur.
- Donc j'ai tout fait dans le métier.
- Mais au fur et à mesure des années qui se sont passées, j'ai vu des choses absolument édifiantes, de la part non seulement de la grande et moyenne distribution, mais aussi de la part de certains petits bouchers.
- Et c'est vrai que j'ai tiré la sonnette d'alarme un jour où je travaillais dans une moyenne surface très connue en France, où là, je le dis, j'ai manqué de faire mourir, bien évidemment, une maman, une mère de famille, parce qu'on m'avait fait fabriquer, de la part de ma hiérarchie, de la chair à saucisse et des chipolatas avec de la viande complètement avariée.
- Et je l'explique d'ailleurs dans le livre, parce que cette viande-là, elle était quand même périmée, je ne voulais pas la mettre dans le broyeur.
- Et c'est l'adjoint qui est venu, qui a dit, Laurent, tu ne vas pas mettre ça dans le broyeur pour faire la saucisse.
- Il l'a jetée à la poubelle.
- Sauf que le chef l'a vue et il est retourné à la poubelle, il me l'a mise dessus.
- Il a retourné la poubelle sur le broyeur et j'ai dû faire ces chipolatas.
- Il est évident que, bah oui, une semaine après, à peu près, il y a le papa d'une famille qui dit que sa maman, que sa femme était à l'hôpital et avait contracté la bactérie E. coli.
- Oui, l'escherie E. coli, la femme E. coli, d'accord.
- Voilà, et à ce moment-là, j'ai pété les plombs.
- Donc, ce que j'ai fait, je me suis déjà battu à visage, j'ai été couvert, c'est-à-dire dans un célèbre journal qui est Le Parisien, où l'article, d'ailleurs, c'était le boucher de massier déclare la guerre à la remballe.
- Et le truc, c'est qu'il y avait des amis à moi, bouchés, qui sont...
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