Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour. » « Money, money, money, mais est-ce que la crypto-monnaie est-elle une monnaie ? » Eh bien oui, apparemment, puisque les attaques à l'encontre des investisseurs en crypto-monnaie se sont multipliées ces dernières semaines.
- Vous voyez, mardi dernier, on avait vu sur les réseaux sociaux, il y avait même les images « Tentative d'enlèvement musclé mais vaine de la fille du PDG de la plateforme Paymium. » Un cas loin d'être isolé.
- Le 3 mai, le père d'un homme qui a fait fortune dans les crypto-monnaies avait été libéré après un assaut de deux jours.
- Quatre ravisseurs lui avaient tranché un doigt pour obtenir une somme très élevée.
- Un mode opératoire violent qui rappelle celui du kidnapping de David Balland il y a trois mois et demi, co-fondateur et ancien employé de la startup Ledger.
- Voilà, aujourd'hui, on s'en prend avant ces télédiligences.
- Ensuite, les banques, aujourd'hui, on parle des possesseurs de crypto-monnaies et on y va avec la violence la plus totale.
- Les inconnus arrivent, ils trouvent l'adresse et ils veulent prendre quelques cryptos.
- Philippe Erlin, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes économiste et spécialiste des questions monétaires.
- Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire qu'il y a des gens qui pensent aujourd'hui qu'en allant agresser, tabasser, enlever ou prendre en otage des personnes qui s'occupent de crypto-monnaies, ils vont les avoir, ils pensent que c'est un coffre-fort.
- Oui, ils pensent le faire.
- Alors, dans les années 70, on se rappelle de l'enlèvement des barons en pain.
- Mais à l'époque, on demandait des valises de billets.
- Et les valises de billets, c'est beaucoup plus facile à faire disparaître.
- Là, ils demandent du bitcoin, une rançon en bitcoin.
- Ils pensent qu'une fois que le virement sera fait, ils pourront en profiter et vivre sur les plages et dans les gros endroits.
- Ah oui, comme si c'était des valises à billets.
- Voilà, le problème, c'est que ce n'est pas le cas.
- Et dans tous les cas que vous avez cités, et dans d'autres d'enlèvement en demande de rançon, aucun des ravisseurs n'a pu profiter de ces bitcoins.
- Parce qu'en fait, ce qu'il faut comprendre, et ça, c'est certainement une erreur que font les ravisseurs, mais le bitcoin, ce n'est pas anonyme.
- Ce n'est pas non plus complètement tracé, mais c'est ce qu'on appelle les pseudonymes.
- Alors expliquez-nous comment ça fonctionne.
- Toutes les transactions sont fixées, sont enregistrées sur la blockchain.
- Et on ne peut pas les exprimer.
- Donc on laisse des traces ad vitam aeternam.
- Maintenant, il n'y a pas votre nom sur la blockchain, il y a un numéro de compte.
- Mais ceci dit, avec des recherches, on peut assez facilement savoir qui se trouve derrière tel numéro de compte.
- Qui est propriétaire de tel ou tel compte.
- Voilà, et lors de l'affaire de David Balland avec Eric Larchevêque en janvier, Eric Larchevêque a envoyé une partie de la rançon, mais immédiatement, on voyait sur quel numéro de compte.
- Et ensuite, eux, les ravisseurs, essayaient de mettre ça sur une plateforme ou autre chose, et à chaque fois, ils se faisaient bloquer, parce que l'adresse était en rouge, il y avait des clignotants rouges, toutes les plateformes dans le monde savaient que cette adresse-là, c'était des ravisseurs, donc il ne fallait pas y toucher, il ne fallait pas accepter l'argent.
- Et ils ont fait plein de tentatives pour essayer de récupérer cet argent sous d'autres formes, de les changer sous d'autres cryptos, de les déposer sur des plateformes d'échange.
- Et ça n'a pas marché.
- Et ça n'a pas marché, parce qu'à chaque fois, c'était bloqué, parce que les autorités françaises, la police française, avaient prévenu tout le monde pour les bloquer.
- Et donc, aucun n'a pu en profiter.
- Et je crois que les ravisseurs n'ont pas compris que le bitcoin, ce n'est pas anonyme.
- Alors, j'espère qu'ils vont le comprendre avec le temps, et que donc, ce genre d'enlèvement avec demande de rançon va diminuer, et s'éteindre, parce que concrètement, on ne peut pas en profiter.
- En fait, on ne peut en aucun cas en profiter.
- C'est-à-dire que tous les faits que nous avons cités, enfin les...
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