Retranscription des premières minutes :
- « Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau. » Sud Radio Bercov dans tous ses états.
- Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face. Mais la mort, comment la traite-t-on ? Choisir sa vie, choisir sa mort. Actuellement, un débat occupe l'Assemblée nationale et bientôt le Sénat.
- Mais en fait, il nous occupe tous. On en parle tout de suite.
- Sud Radio Bercov dans tous ses états. Le fait du jour.
- « Alors ainsi soit-il, puisque j'ai fait mon choix. Qui m'aimes-tu ? Qui m'aimes-tu ? » Très très très jolie chanson.
- De Michel Sardou, « Qui m'aimes-tu ? » Eh bien justement, est-ce qu'il s'agit d'amour dans cette histoire de mort ? Actuellement, deux textes de loi sont éduqués par les députés depuis lundi à l'Assemblée nationale.
- Deux propositions de loi sur la fin de vie.
- On en a parlé, l'une prévoit la création d'un droit opposable aux soins palliatifs.
- L'autre vise à instaurer un droit de l'aide à mourir.
- On sait qu'un certain nombre de pays ont déjà franchi le mont.
- On appelle ça l'euthanasie.
- Mais justement, vous allez découvrir que c'est plus compliqué que ça.
- Et nous sommes heureux d'accueillir Philippe Juvin.
- Bonjour Philippe Juvin.
- Bonjour.
- Vous êtes à la fois député à l'ère de Courbevoie, mais vous êtes, je ne dirais pas surtout, mais en tout cas depuis plus longtemps, chef des urgences à l'hôpital Pompidou.
- Alors justement, vous êtes évidemment partie prenante dans ce débat qui a lieu en ce moment à l'Assemblée nationale.
- Et une chose m'avait dit avant qu'on commence l'émission, dans ce projet de loi qui vise à instaurer un droit à l'aide à mourir.
- Vous dites, que le mot euthanasie n'existe pas.
- Non, c'est un des problèmes de la loi, c'est qu'il ne dit pas les choses.
- Le mot euthanasie n'est pas dans le texte, et le mot suicide assisté n'est pas dans le texte, alors qu'en réalité, on ne parle que de ça.
- Et il est même prévu d'ailleurs qu'une fois qu'on vous aura administré, appelons-la comme ça l'euthanasie, sur le certificat de décès, il faudra cocher la case mort naturelle.
- Et pas autre chose.
- Et pas d'autre chose.
- Si vous voulez, moi je pense qu'au-delà de l'aspect technique, on va parler de la loi, il y a deux sujets, deux questions de principe qui se posent.
- La première, c'est, en France, un Français sur deux qui a besoin de soins palliatifs, n'y a pas accès, parce qu'il n'y a pas de place.
- Et donc, quelle société voulons-nous construire ? Est-ce que nous voulons construire une société du soin, avec des soins palliatifs, ou une société où la compassion se résumerait à l'administration d'une substance létale, au nom de critères fixés par la loi, qui d'ailleurs évolueront, puisque déjà, certains veulent faire évoluer.
- Et puis il y a peut-être un deuxième principe qu'il faut se poser, qui est, est-ce que l'État peut être mêlé, d'une manière ou d'une autre, à la mort d'un tiers, y compris par la simple autorisation d'un dispositif ? Moi, je ne le crois pas. Pourquoi ? Parce que donner la mort, c'est un principe absolu, et comme vous le savez, si on commence à donner des exceptions, à accepter des exceptions à un principe absolu, il faut s'attendre à ce que dans l'avenir, d'autres trouvent d'autres exceptions.
- Oui, vous dites, en fait, qu'à partir du moment où légifère là-dessus, enfin, en disant voilà, écoutez, qui a envie de mourir, eh bien, il peut être aidé, et doit être aidé, en tout cas, si la loi passe, si ce projet de loi passe.
- Au fond, vous vous dites, et vous avez écrit une tribune dans un journal dimanche là-dessus, vous dites, oui, mais où s'arrête, enfin, où on met le curseur, en fait, c'est ça ? Absolument. Alors, il faut être, il faut regarder les choses.
- Dans tous les pays où on a légalisé l'euthanasie, il y a d'abord eu des critères très stricts, puis qui se sont ensuite amoindris.
- Ainsi, dans certains pays, les handicapés, les déficients mentaux, les mineurs, se voient ouvrir le droit.
-...
Transcription générée par IA