Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Doit-on se préparer à la guerre ? C'est en tout cas ce qu'affirme le chef d'état-major des armées.
- Mercredi dernier, le général Fabien Mandon a appelé les forces armées à se préparer à un choc potentiel d'ici 3 à 4 ans face à une Russie jugée menaçante.
- Même crainte du côté des services secrets allemands, pour eux la Russie pourrait entrer en conflit militaire direct avec l'OTAN avant 2029.
- En juillet dernier, rappelez-vous, l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burckhardt évoquait déjà la menace russe.
- La Russie a désigné la France comme son premier adversaire en Europe, prévenait-il explicitement.
- Pendant ce temps, ça tombe bien, le budget de la défense devrait atteindre les 57,1 milliards d'euros pour 2026, soit une hausse de 13%.
- La guerre est-elle à nos portes ? On en parle avec le général Dominique Trincan. Bonjour Général.
- Bonjour.
- Bonjour mon général. Je rappelle que vous êtes l'ancien chef de la mission française auprès de l'ONU.
- Je vous propose d'écouter une déclaration.
- La déclaration du président de la République cet été, avant de discuter.
- Je pense que la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous.
- Et donc, y compris pour sa propre survie, il a besoin de continuer de manger. Voilà.
- Et donc c'est un prédateur, c'est un ogre à nos portes.
- Et je ne dis pas que dès demain c'est la France qui sera attaquée, mais enfin, c'est une menace pour les Européens. Il ne faut pas être naïf.
- Alors ça, c'est la déclaration.
- C'est la déclaration du président de la République, qui, dans notre constitution, est le chef des armées, on le sait.
- Mais depuis, des officiers généraux ont pris la parole.
- Donc je m'interrogeais en ouverture de l'émission, quand la grande muette ouvre sa gueule.
- On est habitués, sur les plateaux de télévision, depuis l'invention de l'Ukraine, à ce que des généraux en actives ou à la retraite donnent leur avis, viennent faire des suggestions.
- Et puis là, nous avons trois officiers supérieurs, quand même, Fabien Mandon, qui est chef d'état-major des armées, le général Pierre Schill de son côté, le général Burka l'avait dit également, qui annonce carrément qu'il faut se préparer à une guerre avec la Russie d'ici trois ou quatre ans.
- Première question, mon général, est-ce que c'est bien aujourd'hui, dans le contexte actuel, aux officiers généraux en place et en titre, à décider ou à suggérer la politique de la France, qu'ils fassent cette remarque, eux, aux ministres de la Défense, des armées, aux premiers ministres, aux présidents de la République, je comprendrai, mais qu'ils viennent déclarer à la télévision, j'ai donné instruction aux armées de se préparer à la guerre, dans le droit de réserve auquel les officiers généraux de l'état-major sont tenus ? On est dans le devoir d'application des consignes qui leur sont données.
- Ils ne font que répéter les consignes qui leur sont données.
- Vous avez bien fait de passer tout à l'heure l'intervention du président de la République cet été, qui, lui, disait clairement qu'il fallait s'y préparer.
- Donc ils ne font que décliner à leur niveau en marquant la façon dont les armées se préparaient à ce choc, ce qu'a dit le général Mandon, un choc possible dans trois ou quatre ans.
- Et donc ils ne font que décliner leur mission.
- Ça me paraît tout à fait normal.
- Pourtant, cette déclaration, quand on annonce la probabilité d'une guerre, que le chef d'état-major des armées dise « nous sommes prêts, au cas où nous recevrions des instructions du pouvoir politique, à intervenir », c'est une chose, mais le suggérer ou dire qu'il a donné instruction, ça étonne un petit peu.
- On n'a jamais été habitués.
- Alors peut-être dans le passé.
- Vous savez, Georges Clemenceau avait dit « la guerre est une chose trop grave pour la confier aux militaires ».
- C'était un contexte tout à fait différent.
- Mais jamais sous aucun autre président de la République, en tout cas pas sous l'autorité du général de Gaulle ou de Georges Pompidou, et même, j'allais dire, sous Jacques Chirac ou Nicolas...
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