Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Peut-on être de droite et professeur de droit ? Eh bien pas pour tout le monde.
- À la Sorbonne, des syndicats d'ultra-gauche réclament le renvoi de l'avocat de droite Pierre Gentillet.
- Menaces, harcèlement en ligne, campagne d'intimidation.
- À l'origine de cette fronde, sa candidature au dernier législatif sous la bannière du Rassemblement National.
- Pierre Gentillet est notre invité aujourd'hui. Bonjour maître.
- Bonjour.
- Qui veut la tête de Pierre Gentillet ? Pierre Gentillet, j'annonçais tout à l'heure, en annonçant le programme de cette émission, que le Pylori avait été rétabli à la Sorbonne.
- Vous me direz, c'est une université médiévale, on a peut-être constitué une scène historique.
- Mais là, c'est vraiment ça, vous êtes jeté au Pylori parce qu'en tant qu'enseignant, professeur de droit, vous avez eu, entre guillemets, le malheur de vous présenter sous l'étiquette du Rassemblement National dans le département du Cher.
- Alors le Cher, en plus, c'est la France très profonde.
- Donc c'est le Berry authentique.
- Déjà, c'est suspect.
- Oui, il y a le département du Cher.
- Et là, vous enseignez le droit.
- On s'est un peu renseigné.
- Vos cours de droit ne sont pas particulièrement orientés.
- Vous ne prenez pas ni la prise du Capitole, ni le renversement de Marianne dans vos cours.
- Et pourtant, il y a eu un soviet, je permets de m'exprimer comme ça, un soviet qui a décidé de vous faire la peau et à grands coups de communiquer, de réunions publiques, de slogans, eh bien, on demande la tête de Pierre Gentillet.
- Qu'est-ce que vous avez fait de si grave, monsieur le professeur et cher maître, pour avoir le droit de tels honneurs de la part de l'extrême-gauche ? Je dirais que j'ai avant tout émis une opinion.
- C'est ça le délit principal.
- Mais je pense que dans leur imaginaire, il n'y a pas d'opinion, en fait.
- Il y a leurs opinions et le reste du monde.
- Et le reste du monde doit être condamné.
- Cette opinion, vous ne l'avez pas émise pendant les cours, on est d'accord ? Jamais.
- Vous l'avez émise pendant une campagne électorale d'un parti qui, à mon avis, est toujours légal.
- Aujourd'hui, c'est bien reconnu par la République, le Rassemblement national.
- Il n'est pas interdit, on est d'accord.
- D'ailleurs, c'est intéressant qu'on me pose la question, parce que c'est presque suspect, finalement, si je comprends un prof qui n'est pas de gauche.
- Enfin, je ne parle pas pour vous, mais on me pose la question de plus en plus, en me disant, mais est-ce que vous n'aviez pas de prosélytisme pendant les cours ? Je dis, mais pourquoi voudriez-vous que j'en fasse, surtout quand j'enseigne des matières comme le droit des contrats, le droit des sociétés, bon, peut-être un peu plus sur des matières philosophiques, comme la philosophie du droit ou le droit constitutionnel, mais pourquoi cette présomption, tout d'un coup, présomption qu'on n'applique pas, enfin, ce doute, pardon, plutôt qu'on n'applique pas, des professeurs de gauche qui enseignent à la Sorbonne et… Je vous interromps deux secondes, Pierre Gentilet.
- Nous aurions eu la même, sur Sud Radio, attitude, si un professeur de droit classé à gauche ou au Parti communiste ou à France insoumise avait été insulté dans une université dite de droite et interdit de cours.
- Ça aurait été l'indignation, il était là.
- Mais c'est plus souvent, vous reconnaissez que c'est quand même plus souvent, d'un côté que de l'autre, ce genre de phénomène.
- Mais je vais vous dire quelque chose, c'est mon sentiment, j'en ai fait état il n'y a pas très longtemps, d'ailleurs, avant de vous avoir au téléphone, à un professeur à la Sorbonne, si je n'avais pas été un candidat RN, mais un candidat à la France insoumise ou un candidat socialiste, et que des syndicats de droite faisaient des communiqués envoyés à tous les étudiants de la Sorbonne, il faut bien comprendre que c'est des dizaines de milliers d'étudiants maintenant.
- C'est pour ça qu'on me met aussi quelque part, je le regrette, mais c'est quand même me mettre une cible dans le dos,...
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