Retranscription des premières minutes :
- Bonjour, Arnaud Benedetti. Bonjour à vous.
- Merci d'être avec nous, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, professeur associé à l'université Paris-Sorbonne.
- Bonjour, Yoann Gillet. Bonjour à tout le monde. Bonjour aux auditeurs.
- Journaliste politique, on va augmenter un petit peu votre son.
- La reconnaissance d'un État palestinien n'est pas simplement un devoir moral mais une exigence politique.
- C'est-à-dire clairement d'ailleurs si elle reconnaîtrait un État palestinien à deux semaines d'une conférence internationale à l'ONU sur la solution dite à deux États que France co-présidera d'ailleurs.
- Votre réaction à cette déclaration ? Je commence par vous, Arnaud Benedetti.
- Il ne fait qu'exprimer la position officielle de la France historique, c'est-à-dire une solution à deux États.
- Mais si vous voulez, le problème d'Emmanuel Macron, c'est la cohérence de sa politique.
- En l'occurrence, je rappelle que...
- Il y a maintenant presque deux ans, un peu moins de deux ans, juste après le 7 octobre, il en a appelé à une grande coalition internationale contre le Hamas.
- Donc, si vous voulez, les changements de pieds aujourd'hui constants d'Emmanuel Macron sur de nombreux dossiers, notamment dossiers internationaux, rendent assez peu lisibles finalement les propos du président de la République.
- Après, il y a le timing.
- C'est vrai que...
- Il le fait à l'occasion d'un voyage, ce qui, d'ailleurs, peut tout à fait se comprendre à l'international.
- Mais bon, la situation quand même, qu'on le veuille ou non, à Gaza, est une situation absolument dramatique, tragique.
- En effet, les populations civiles sont aujourd'hui quelque part victimes de ce conflit.
- Mais il faut rappeler, et ça, c'est le plus important, qu'en fin de compte, le Hamas reste, qu'on le veuille ou non, un mouvement terroriste qui porte un projet totalitaire et qui, lui-même...
- Donc, en otage, d'une certaine manière, sa population pour, tout simplement, parvenir à ce résultat politique, c'est-à-dire la reconnaissance infinie de la cause qu'il défend.
- Donc, vous voyez bien que le président de la République est, lui-même, quand même piégé, d'une certaine manière, en tenant cette position par la stratégie du Hamas.
- Oui, là, il a énuméré des conditions pour franchir le pas.
- Libération des otages, détenu par le Hamas, démilitarisation du mouvement islamiste palestinien.
- Sa non-participation à la gouvernance de cet État.
- Yoann Gidé, pour vous aussi, incohérent.
- Ça rend la parole du président Macron pas forcément audible, alors qu'il invite la communauté internationale à durcir sa position contre l'État hébreu, si la situation immunitaire à Gaza ne s'améliorait pas.
- Pour une fois, ce ne serait pas aussi dur que ça à l'endroit d'Emmanuel Macron.
- Je ne pense pas qu'il soit incohérent.
- Je pense que c'est un sujet qui est tellement sensible.
- Je n'ai pas d'euphémisme que de dire ça, puisque c'est un conflit qui dure depuis des décennies et qui est explosif à chaque fois qu'une tentative de négociation se met en place.
- On ne sait jamais de quel côté ça va basculer.
- Je pense qu'il a fait exactement comme pour la Russie, c'est-à-dire qu'il laisse toujours la chance et la possibilité aux différents chefs d'État de s'abandonner à la meilleure partie d'eux-mêmes.
- Force est de constater que Benjamin Netanyahou est entré dans un processus complètement meurtrier, destructeur.
- Et donc, obligatoirement, le temps...
- Le temps diplomatique n'étant pas tout à fait le temps médiatique ou le temps électoraliste auquel certains ont pu s'abandonner, il est obligé maintenant de durcir le ton, parce qu'effectivement, on n'est plus simplement dans une guerre qui permet de protéger Israël.
- On est dans un gouvernement israélien qui s'abandonne à la pire partie d'elle-même, c'est-à-dire une dimension un peu suprémaciste.
- Par contre, effectivement, reconnaître un État palestinien, Arnaud Benedetti l'a très bien dit, c'est la position historique de la France.
- Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est peut-être la volonté d'accélérer le processus de reconnaissance, mais effectivement, à une condition, c'est de ne pas instaurer un gouvernement qui serait aux mains du Hamas, un pays, un État qui serait aux mains du Hamas, qui est un groupe terroriste, qui n'est pas plus sympathique, et là encore, c'est un très gros euphémisme, que le gouvernement actuel israélien, ce sont de part et d'autre des personnes qui ne sont pas...
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