Retranscription des premières minutes :
- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Frédéric Brindel. » À 6h39, c'est ce beau rendez-vous, parce que déjà le titre est évocateur, la vie en vrai.
- Et nous allons parler de substances chimiques persistantes.
- Vous vous souvenez de ma question avant la petite pause, les PFAS, sous-entendu polyfluoroalkylés.
- Pour en parler, nous accueillons Rémi Camus, explorateur.
- Bonjour Rémi.
- Bonjour Frédéric.
- C'est un plaisir de vous avoir, parce que vous êtes lancé dans une belle aventure.
- Vous descendez le Rhône en canoë pour cartographier les polluants éternels, ce dont on parle, les PFAS.
- Alors, comment ça s'organise ? Comment vous est venue l'idée ? Racontez-nous.
- En juin 2023, j'ai réalisé ma quatrième expédition.
- J'ai traversé la Méditerranée à la nage entre Calvi et Monaco, en totale autonomie.
- Et on avait collaboré avec le laboratoire Westling à cette époque sur l'étude de coussins de cheveux pour voir si on trouvait des PFAS, justement, en mer Méditerranée.
- Le résultat était très intéressant, mais pas suffisamment poussé pour en tirer des vraies conclusions et des vraies analyses.
- Donc, on s'est penché sur la question d'où pouvaient provenir certains PFAS.
- Et l'ancien directeur R&D de chez Westling, Stéphane Fivier, m'a dit, tu sais Rémi, certains PFAS sont produits en vallée du Rhône, vallée de la chimie.
- Ça pourrait être intéressant de resserrer la zone de travail.
- C'est comme ça.
- C'est comme ça qu'est né ce projet de vouloir cartographier l'eau du Rhône, du glacier à la mer Méditerranée.
- Juste quand même, entre parenthèses, vous en aviez trouvé dans la Méditerranée ou pas ? Oui, on en a trouvé.
- Mais en fait, le point qui est très important et que les gens doivent comprendre, c'est que ce sont des analyses et les résultats ont été bruts.
- C'est-à-dire que derrière, comme tout résultat, comme toute analyse, s'il n'y a pas d'interprétation, eh bien, ça ne veut rien dire.
- Et c'est là où, en fait, on peut imaginer plein de choses.
- Ça peut provenir.
- De la peinture du bateau, parce que vous venez de le dire, l'épiphase, ce sont des polluants internels que l'on retrouve dans énormément d'applications.
- Donc, ça peut se retrouver dans la coque d'un bateau avec la peinture, dans plein de technologies comme aéronautique, nautique, le textile, la cosmétique, etc.
- Donc, on en retrouve vraiment partout.
- Donc, on ne pouvait pas juste avoir comme conclusion, ah, on en a trouvé, donc ça veut dire que forcément, toute la Méditerranée est polluée.
- Donc, c'est là où il faut aller creuser un peu plus et remonter plus à la source.
- Bon, alors vous qui avez grandi.
- Vous avez une campagne.
- Vous êtes un amoureux de la nature, évidemment.
- Cette recherche vise à déjà faire le constat et à rappeler que c'est dangereux.
- Et on le rappelle, c'est dangereux.
- Oui, ce sont des polluants internels qui sont biocumulables, pour ne pas dire 100%, mais on va dire 99,99% de la population mondiale est déjà contaminée au pifas.
- On en retrouve dans le sang.
- On en retrouve dans les cheveux.
- On arrive à faire plein de corrélations avec certaines maladies.
- Donc, oui, c'est le défi du XXIe siècle.
- Il va falloir vite se pencher sur la question.
- Il nous faut encore plus de données pour essayer de trouver des solutions pour dépolluer ces pifas, les retirer de l'environnement, des écosystèmes, pour que ça évite effectivement de venir polluer toute notre santé.
- Bon, c'est évidemment une démarche remarquable.
- Et bravo et merci pour ce que vous faites.
- Pour cela, il faut quand même avoir quelques petites qualités sportives.
- Je reviens à votre expédition.
- Donc, vous nagez, vous êtes en canoë, il y a un bivouac.
- Organisation type de la journée, Rémi Camus.
- Alors, c'était en canoë, en packraft exactement.
- Alors, je vais peut-être vous décevoir.
- C'était beaucoup moins sportif que mes autres aventures que j'ai faites par le passé.
- On a fait 28 jours pour faire 812 kilomètres.
- Donc, c'était beaucoup plus lent.
- Mais on voulait vraiment mettre un accent fort sur l'aspect scientifique.
- Il fallait être rigoureux, faire les choses correctement.
- On a fait plus de 150 prélèvements en tout pour pouvoir étudier et cartographier ces polluants.
- Donc, il fallait que ça fasse du bien.
- Il...
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