Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger. » « C'est à la une, la journée, demain, de grève, et notamment dans les écoles.
- Qu'est-ce qui pousse les professeurs des écoles, les instits à faire grève, justement ? Nous sommes avec Aurélie Fugueron, qui est professeure des écoles à Blagnac, à l'école René Cassin, qui est à SE UNSA. Bonjour. » « Bonjour. » « Merci d'être avec nous. Demain, je crois que vous, dans votre école primaire de Blagnac, il y aura 8 enseignants sur 9, donc la quasi-totalité des enseignants qui seront en grève, c'est ça ? » « C'est ça, tout à fait. » « Pourquoi alors cette grève ? Pourquoi ce mouvement ? » « Alors déjà, il faut savoir que depuis de plusieurs années, les salaires des enseignants sont gelés, et on ne voit aucune perspective d'évolution, donc c'est un petit peu rageant, et on voit nos conditions de travail se dégrader fortement, hausse des effectifs dans les classes, de plus en plus d'enfants en situation de handicap qui ne sont pas accompagnés, et c'est vrai qu'on a un gros ras-le-bol par rapport à tout ça. » « Oui, c'est ça. Un manque de considération, alors, d'une façon générale, peut-être pour vous, puisqu'il n'y a pas d'espoir de progression, et puis qu'on ne s'occupe pas suffisamment de vous, alors que c'est particulièrement important, évidemment, le primaire pour les élèves. » « Exactement. En fait, on a l'impression que dès qu'il y a besoin de faire des économies ou de tâches, on a l'impression que c'est un peu plus important. » « Si on veut taper sur quelqu'un, on va taper sur nous, parce qu'on est en vacances toutes les sept semaines, alors qu'on a quand même une mission qui est quand même prioritaire, c'est former la jeunesse et les futurs citoyens de demain.
- Donc, en fait, on a besoin de moyens, et on a besoin d'aide pour faire ce métier au mieux.
- Et on a de plus en plus de difficultés à le faire correctement. » « Oui, c'est ça. Combien touche, puisque vous avez parlé de rémunération, combien touche un professeur de primaire qui débute, et puis après une vingtaine d'années, peut-être, de travail ? » « Oui, c'est ça. » « Là, à l'heure actuelle, avec les primes, je dis bien avec les primes, les enseignants débutants, ils sont autour de 2000 euros, et un enseignant, au bout de 20 ans de carrière, il arrive difficilement aux 2500 euros. » « 2500 euros nets ou bruts ? Parce qu'évidemment, ça a son importance. » « Nets. » « Nets, oui. Donc, vous estimez que ce n'est pas suffisant et qu'il n'y a pas de revalorisation, en fait, quoi ? » « Il n'y a pas de revalorisation, et puis il y a des jeux de primes qui sont dégressifs en fonction de l'avancée dans le métier.
- Et en fait, on a un écrasement total de l'évolution salariale, en fait.
- Et c'est assez frustrant. Moi, je le vois dans mon école, on est une bande d'enseignants, il y a des débutants, et il y a des gens qui ont une vingtaine d'années de carrière derrière eux.
- Et au final, quand on compare nos fiches de salaire, après imposition, on est quasiment tous au même niveau de salaire.
- Ce n'est pas normal. » « J'ai vu quand même que 90%, c'était une étude de l'INSA, de votre syndicat, qui dit que 90%... » « 90% des personnels de l'éducation aiment leur métier, mais qu'il y en a près de la moitié maintenant qui ont quand même envie de changer de métier.
- C'est le cas, c'est ce que vous le constatez autour de vous ? » « Ah ben, je le constate autour de moi, que ce soit dans mon école ou dans mon entourage, puisque je connais quand même pas mal de profs.
- Et moi-même, je vous dis que, certaines années, vu ce que je vis dans ma classe, je me pose des questions. » « Oui, c'est-à-dire, Aurélie Fugarro, ce que vous voyez dans votre classe ? » « Oui, c'est-à-dire, Aurélie Fugarro, ce que vous voyez dans votre classe ?...
Transcription générée par IA