Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h11, nous sommes avec le professeur Yves Buisson qui est médecin biologiste et épidémiologiste.
- Professeur Buisson, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Alors, le variant, alors c'est compliqué, je ne vais pas, il y a un nouveau variant du SARS-CoV-2, descendant du très contagieux Omicron, on s'en souvient.
- Exactement.
- Il est apparu depuis quelques semaines en Asie, Singapour, Taïwan, Hong Kong.
- Les autorités là-bas ont alerté la population sur une recrudescence de l'épidémie de Covid-19 avec une hausse du nombre de cas, des passages aux urgences et des décès.
- En Europe, ce nouveau variant a été détecté dans plusieurs pays, au moins 4 cas en France.
- C'est cela, professeur Buisson ? C'est bien cela, oui.
- C'est bien cela, ça montre que finalement le SARS-CoV-2, donc la réaction de la Covid-19, elle n'a pas fini de nous étonner.
- Il a encore des capacités de mutation et il continuera à chaque fois qu'il le peut de muter pour s'adapter à l'immunité des populations et refaire des apparitions, ça ou là.
- Alors, l'OMS est en train de regarder tout cela, d'investiguer.
- Bon, pour l'instant, pas de crainte particulière sur sa dangerosité ? Non, on n'a pas encore beaucoup d'éléments.
- L'élément pour craindre une plus grande virulence, une plus grande pathogénicité, c'est-à-dire qu'il soit plus dangereux pour les gens qui l'infectent.
- Mais probablement, il est bien parti pour remplacer, pour suppléer les variants qui sont en circulation depuis quelques mois, voire quelques années.
- Il est beaucoup mieux équipé.
- Ces trois mutations, il présente trois mutations, en particulier au niveau de cette protéine Spike, qui lui permet de s'accrocher à nos cellules.
- Et ça lui donne un avantage, donc qui fait qu'il va probablement devenir le variant dominant.
- Est-ce pour autant qu'on va avoir un grand pic épidémique et avec de nombreuses hospitalisations ? J'espère que non, mais pour l'instant, on ne peut pas l'exclure non plus.
- Oui, le risque n'est pas écarté, professeur Buisson.
- Ah non, non, non, on ne peut pas l'écarter pour l'instant.
- C'est trop tôt.
- C'est un variant que l'on qualifie de variant...
- variant sous surveillance.
- Et que l'OMS qualifie de variant en cours d'évaluation, c'est-à-dire que tous les projecteurs sont braqués sur lui, donc il est très étudié, très près par tous les laboratoires du monde, pour vérifier que ce variant ne va pas devenir ce qu'on appelle un variant préoccupant qui, à ce moment-là, serait responsable d'épidémies meurtrières.
- Oui, évidemment.
- Alors, pour ce variant comme pour les autres, parce que le Covid-19, le SARS-CoV-2 n'a jamais disparu, il y a des mutations permanentes, toujours la même chose.
- Les plus vulnérables, ce sont les personnes âgées et les personnes malades.
- Exactement, oui, c'est toujours les mêmes.
- Oui, le variant, le SARS-CoV-2 ne disparaîtra pas.
- Mais oui.
- Maintenant, il faut le considérer comme le virus grippal.
- Il s'adapte, il change, il mute en fonction de l'immunité des populations, mais il ne disparaîtra plus.
- Oui.
- C'est pas...
- Oui.
- C'est pas comme le SARS-CoV-1 qui, lui, avait fait flop.
- Il avait disparu.
- Celui-là ne disparaîtra pas.
- Donc, c'est pour cela qu'il faut maintenir une surveillance étroite.
- Il ne faut pas paniquer, mais il faut être attentif à cette surveillance.
- Et je crois que la première chose à faire, c'est de remettre un petit peu la couverture vaccinale à un niveau, à bon niveau, notamment pour les personnes que vous citiez, les personnes à risque de faire des formes graves, parce que cette couverture vaccinale, elle a été dramatiquement négligée.
- Les personnes à risque, les personnes âgées, depuis 65 ans, les personnes qui ont des comorbidités, ont généralement omis de faire leur rappel.
- Et on sait que, malheureusement, la vaccination, qui donne une bonne protection, mais donne une protection de courte durée.
- Donc, au bout de six mois, il faut recommencer.
- Donc là, en plus, c'est un variant qui va être un petit peu différent des précédents, par définition.
- Donc, il sera moins sensible aux anticorps suscités par les dernières vaccinations.
- Donc, il faut inciter les personnes.
- On est dans une période de vaccination.
- La fenêtre a été ouverte par l'assurance santé du 14 avril au 15 juin.
- Que les personnes à...
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