Retranscription des premières minutes :
- Et nous avons retrouvé le docteur Philippe Parang, président de SOS Médecins. Bonjour, docteur.
- Oui, j'espère. Merci. Bonjour. Oui, on vous entend mieux, docteur.
- On parlait donc de cette agression très violente qui a eu lieu mercredi dernier à Lille.
- L'un de vos praticiens qui a été agressé, roué de coups, menacé de mort.
- Vous parlez effectivement... C'est une véritable expédition punitive qui a eu lieu.
- Oui, parce que c'est bien dans un second temps, après avoir reçu une assiante avec un refus d'un arrêt de travail, que deux individus se sont présentés à postériori pour venir tabasser le médecin.
- Le médecin qui a dit par la suite qu'il s'est vu mourir, c'est dire la violence de cette agression, docteur ? Très clairement, l'environnement fait que s'il n'y avait pas eu des patients témoins, qui portaient l'alerte, le médecin, lui, tout seul, se sentait absolument en fragilité et impossible de se défendre face à deux individus qui, manifestement, étaient enrodés à l'exercice.
- Comment va-t-il aujourd'hui, docteur ? Physiquement, les choses vont bien. Psychologiquement, c'est une autre affaire.
- Et je pense que ça, ça sera évidemment très long à récupérer.
- Le médecin va profiter de la période estivale pour prendre du recul et se retirer de l'activité pendant quelques semaines.
- Mais on reste très proche de lui parce que, bien entendu, dans ce cas-là, c'est toute l'équipe et tout l'entourage qui est important aussi.
- Agression verbale, agression physique en forte hausse, plus de 210 agressions depuis le début de l'année.
- C'est un chiffre qui est en augmentation par rapport aux années précédentes.
- Alors, il semblerait, puisque nous, sur nos statistiques de SOS Médecins, nous avons quelques épisodes qui ont pu être signifiés après la montée régionale, en l'occurrence, qui semble très importante dans le nord de la France.
- Mais il faut dire que c'est à peu près général et national.
- Et nous sommes témoins au quotidien.
- Par les demandes par nos centres de régulation d'une agressivité, d'une exigence des patients qui devient de plus en plus flagrante.
- C'est-à-dire qu'il ne se passe plus un jour sans qu'il n'y ait à déplorer des violences, des menaces, des violences qui peuvent être physiques ou verbales ? Alors, physiques, non. Heureusement, on passe tous les jours encore.
- Verbales, sur les centres de régulation par téléphone, des incivilités, des menaces, c'est quotidien.
- Pourquoi ces menaces ? Quels sont les motifs qui reviennent en général ? Pourquoi ça dégénère ? Alors, il y a sans doute beaucoup de phénomènes extérieurs à ça.
- Mais enfin, il y en a un principal quand on arrive à des excès comme celui de Lille.
- C'est une frange de population qui ne voit pas de limite à son exigence et qui pense que tout lui est dû.
- Et c'est cette population-là qui est très minoritaire sans doute, mais qui vient complètement polluer le dispositif et le système et qui met les patients en même temps que les médecins, mais la population en danger.
- Puisqu'en fait, forcément, ça nous amène à avoir des...
- des mesures de restriction qui sont valables pour tout le monde.
- Mais là, à chaque fois, quasiment chaque fois, on sent bien, c'est la demande d'arrêt de travail ou l'exigence d'un...
- Ça, la demande d'arrêt de travail, c'est central dans ces violences que...
- Ah oui, oui, oui, absolument.
- Après, il y a le deuxième sujet qui est éventuellement de certaines ordonnances avec des produits à accès limités.
- Mais c'est principalement la demande d'arrêt de travail qui est l'origine de tous les conflits.
- C'est quoi la solution aujourd'hui, docteur ? C'est de mettre un vigile devant chaque cabinet ? Est-ce qu'il faut en arriver là ? Je ne pense pas, parce que ça ne serait pas la bonne solution.
- Une fois encore, ça...
- Comment dirais-je ? Ça porterait préjudice à toute la population.
- Nous avons une activité, je l'ai déjà dit, qui est une activité de proximité.
- Est-ce que ce médecin, c'est du relationnel ? Bien sûr.
- Avec des patients que nous ne connaissons pas, il faut qu'on ait un contact facile avec la population.
- Par contre, il faut sans doute que nous réfléchissions à des dispositifs qui n'existent pas encore tout à fait de façon exhaustive.
- Aujourd'hui,...
Transcription générée par IA