Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Thierry Tribier qui est agriculteur en Dordogne, à Pleinefage, ferme de Pleinefage à Poulain, en Dordogne précisément.
- Thierry, bonjour, je me permets de vous appeler Thierry ? Oui bonjour, il n'y a pas de soucis, allez, Jean-Jacques, bonjour.
- Poulain, c'est bien ça, je ne me trompe pas Thierry.
- Oui, oui, Poulain, on est à 20 km de Sarla, si ça vous plaît un petit peu.
- Oui, je vous vois très bien, c'est tellement beau par là, tellement beau.
- Alors vous avez une ferme, vous êtes producteur de canards, d'oies, de porcs et de noix bio.
- Et malheureusement, mercredi, vous avez subi, vous aussi, ces orages extrêmement violents qui ont détruit quoi, 90% de votre récolte de noix ? Oui, quasiment, je pense qu'il doit rester à peu près peut-être 10% sur les noyers, mais le problème c'est que même ceux qui sont restés dessus, enfin, sont impactés, vous voyez, ils vont tomber quoi, voilà.
- Et en plus, il y a des noyers arrachés, enfin voilà, c'est un peu compliqué, ouais.
- Oui, c'était magnifique, vous avez travaillé dur pour que la récolte soit belle, elle devait être belle et il y aura une toute petite récolte de noix cette année, Thierry.
- Oui.
- Vous avez vu arriver cet orage ou vous avez été surpris, mercredi ? On a été très surpris parce qu'en fait, oui, c'était un peu couvert, il y a eu un peu de vent et puis c'est arrivé, mais d'un coup, c'était comme une...
- Je pense qu'on était au cœur du réacteur, je ne sais pas, mais c'est une bande qui est passée, ça a duré un quart d'heure, un quart d'heure de déluge.
- D'ailleurs, la petite commune à côté de chez nous, la Nandaïa, qui a été complètement dévastée, en fait, les toits, il n'y a plus rien, c'est incroyable.
- Nous, personnellement, on n'a jamais vu ça, quoi, en fait, jamais, jamais.
- Oui. Thierry, c'est fatigant quand on est agriculteur, comme ça, de voir tout son travail détruit en quelques minutes, c'est fatigant parce que les risques sont de plus en plus fréquents aujourd'hui.
- Oui.
- Oui, c'est pour vous dire que l'année dernière, la récolte a déjà été piètre parce qu'on a eu le gel, mais vers le dernier jour, dessin de glace et du coup, la récolte était à peu près de 20% ou 30% et cette année, ça va être pareil, la même, quoi, deux ans de suite, quoi.
- C'est compliqué, oui.
- Ben oui, c'est compliqué.
- Allez-y, qu'est-ce que vous vouliez dire ? Non, non, mais oui, c'est un métier compliqué, en fait, parce qu'on dépend vraiment de la nature.
- Après, alors, des gens disent, oui, mais il y a des assurances.
- Oui, mais les assurances, c'est vraiment hors de prix, quoi.
- Par exemple, nous, pour 30 hectares de noyés, on coûte 15 000 euros, quoi.
- Et puis, c'est basé sur les années précédentes.
- Donc, vous voyez, en fait, si vous avez des années qui sont mauvaises avant, l'assurance ne vous sert quasiment à rien parce qu'en fait, vous n'allez toucher rien, en fait.
- 15 000 euros d'assurance pour 30 hectares de noyés.
- C'est ça, exactement.
- C'est considérable.
- Mais Thierry, j'ai plein de questions à vous poser, Thierry.
- Bon, vous faites aussi, je le disais, vous élevez des canards, des oies, des porcs.
- Heureusement, heureusement que vous êtes multiculture et multielvage.
- Oui, mais en fait, c'est ça.
- Alors, il y a beaucoup de gens qui disent, oui, la multiculture, ça aide.
- Oui, c'est bien, mais il y a toujours quelque chose qui ne va pas.
- Enfin, vous voyez, on a eu la grippe aviaire, quoi, par exemple.
- Alors, on a eu la grippe aviaire pendant deux ans.
- Après, le porc, ça n'a pas marché pendant quatre ans.
- Enfin, nous, on a quatre enfants, par exemple.
- J'ai tout fait pour qu'ils ne restent pas chez nous parce qu'ils ne méritent pas ça, quoi.
- Enfin, il faut qu'ils aillent travailler, faire autre chose, mais pas agriculteurs, quoi.
- Pas agriculteurs.
- Ils ne seront pas agriculteurs, Thierry ? Non, non.
- Enfin, moi, déjà, je l'avais marre un petit peu, déjà.
- Alors, eux, j'imagine, s'ils reprenaient derrière, enfin,...
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