Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h26, Éric Revelle. Éric, quel est l'impact économique de la canicule ? Est-ce qu'on arrive à chiffrer ? Alors, on va réfléchir un peu ensemble, Jean-Jacques, parce qu'en fait, on a déjà connu des canicules.
- Alors donc, les spécialistes, les experts, les statisticiens, ils calculent, en fonction du nombre de jours de canicule, combien ça a coûté et combien ça pourrait coûter.
- Mais en tout cas, ce qui est très intéressant, c'est que tout à l'heure, vous avez la ministre du Budget, Aurélie de Montchalin, et bien en réalité, cette canicule, comme les autres d'ailleurs, a un coût et risque de rajouter aux casse-têtes budgétaires du gouvernement.
- En gros, la canicule, elle dure, allez, on va dire 12 jours, globalement.
- Le problème, c'est que ça revient maintenant régulièrement.
- Voilà, régulièrement, et quand même de plus en plus fort.
- Comptez là-dessus dans les budgets.
- Donc, les coûts de canicule dont je vais vous faire part, là, dans une seconde, c'est des coûts de canicule qui se répartissent en plusieurs catégories.
- Santé publique, perte de production.
- Productivité, bien sûr, on travaille moins.
- Bien sûr, on est moins productif.
- Gestion de la crise, ça coûte cher, et impact environnementaux et agricoles.
- Voilà les coûts qu'on peut identifier avant que je vous donne le montant de la facture.
- Alors, est-ce qu'on a... Il y a eu des grandes périodes de canicule, déjà, 76, 2003, 2022.
- À quelle facture ? On a des chiffres, un peu ? Alors, en se basant précisément sur les canicules que vous avez rappelées, il y a des gens qui font des calculs.
- Ils estiment que le coût direct de la canicule actuelle, compte tenu de ce qui s'est passé, ça pourrait être entre 5 et 10 milliards d'euros.
- Le coût direct ? Le coût direct, 5 et 10 milliards d'euros.
- C'est énorme.
- Et vous avez aussi des coûts...
- Alors, les coûts directs dont je vous parle, c'est la gestion de crise, les pompiers, bien sûr, les appels d'urgence, les agriculteurs qui vont être pénalisés, les décès, les hospitalisations.
- Et vous avez des coûts indirects, coûts indirects, qui impacteront la croissance française, forcément.
- Ces coûts indirects sont estimés entre 9...
- et 15 milliards.
- Si vous additionnez ces deux chiffres, mais qu'on pourra, vous pourrez évidemment poser...
- Je poserai la question, M. Chalin.
- Allez, on peut dire que cette canicule peut coûter entre 15 et 20, 25 milliards d'euros.
- Oui, c'est énorme.
- Alors, c'est énorme.
- Et le principal coût, c'est le coût qui va peser sur la croissance.
- Oui.
- Et, très sérieusement, la compagnie d'assurance Alliance a fait ce calcul et estime que, pour la France, on pourrait perdre jusqu'à 0,3%.
- Parce que, comme je vous le disais, quand il fait chaud, on travaille moins, donc la productivité des salariés est moins forte.
- Et 0,3% de PIB, Jean-Jacques, ça correspond à 9 milliards d'euros.
- 9 milliards d'euros, on produit moins.
- Donc, ça va avoir un impact sur ce qu'on appelle le PIB, c'est-à-dire la croissance française.
- Bien sûr.
- 9 milliards d'euros.
- Bien.
- Merci, Éric, pour ces chiffres très intéressants que je vais soumettre à Mélie de Montchalin tout à l'heure.
- Alors, peut-être qu'elle aura une autre lecture.
- Oui, mais...
- Mais je dis, simplement, ça rajoute au casse-tête.
- Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que, dans les années qui viennent, comme il y aura des épisodes de canicule de plus en plus fréquents, ça va coûter de plus en plus cher.
- Alors, ça impactera évidemment la croissance.
- Sauf si, par exemple, je vous donne un exemple qui pourrait doper la croissance française.
- Si, par exemple, dans nos écoles, il y en a eu près de 2000 de fermées à cause de la canicule.
- On lance un plan Marshall de rénovation des écoles pour végétaliser, pour climatiser.
- Ça, ça créera de la croissance.
- Ça créera, pour le secteur du BTP, une activité...
- C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai.
- Vous avez raison.
- Bien, merci beaucoup, Éric.
- Il est 7h29.
- Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
- Vous ne ratez rien, évidemment.
- Tiens, je vais vous parler des propriétaires privés parce qu'il y a un rapport très intéressant...
Transcription générée par IA