Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h27, Éric Revelle, paradoxe français encore, sur la consommation des ménages.
- Parlons-en ce matin, les Français veulent consommer français, ils le disent, le répètent sans cesse.
- Oui, mais les Français font souvent l'exact contraire.
- C'est ce paradoxe que vous soulignez ce matin, est-il explicable ? Alors, je vais essayer de vous l'expliquer, mais d'abord juste un chiffre, parce que c'est ça qui m'a alerté.
- 77% des Français disent vouloir privilégier le made in France dans leur consommation, au sens large.
- Produits alimentaires, textiles et autres.
- Pourquoi ? Parce que vous connaissez la formule, le consommateur, maintenant éclairé, ne veut plus seulement être un consommateur, il veut être un consommateur, un consomme-acteur.
- Acteur de ses choix d'alimentation, notamment, mais voilà, les Français, ils naviguent entre quoi et quoi ? Ils naviguent entre les contraintes économiques.
- L'inflation qui continue, plus 0,9% au mois de juin, l'air de rien, ça continue d'augmenter.
- Et puis la stagnation des salaires.
- Donc la consommation des ménages, en fait, elle est relativement mal orientée, Jean-Jacques.
- Plus 0,2 seulement, c'est pas grand-chose.
- La consommation stagne, mais voilà, les Français, ils disent, je veux consommer français, mais c'est pas ce qu'ils font.
- C'est pas ce qu'ils font. Pourquoi ? Parce que leur pouvoir d'achat est souvent très contraire.
- Oui, parce que 80% des Français gagnent moins de 2800 euros.
- 80% des Français. Donc il y a des tensions entre le besoin de réduire certaines dépenses, la préférence pour les produits locaux, puis toutes les augmentations qu'on va avoir.
- Vous avez vu le gaz, il va augmenter de 6% demain, au 1er juillet, 6% de plus.
- Puis n'oublions jamais une chose, Jean-Jacques, on parle du niveau des salaires français, mais il y a 9 millions de Français, 9 millions de Français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
- Oui, les enseignes, du coup, les enseignes à bas prix.
- Ils poussent comme des champignons, mais j'en vois partout.
- C'est hallucinant. En France, il y a une explosion d'installations d'enseignes low cost.
- Lidl, par exemple, c'est 1630 magasins en France. Aldi, c'est 900 magasins.
- Je vous passe les Netto, les Leader Price, les Action, même Carrefour.
- Carrefour, qui est une chaîne de supermarchés, j'allais dire...
- Musclés.
- Musclés. Ils ont créé leur propre filiale de low cost.
- Ça s'appelle Supéco. Donc tout ça, évidemment, ça prouve que les Français, ils n'ont pas le choix à cause de leur salaire, consomment du low cost.
- Et puis, je ne vous parle pas non plus d'un sujet dont vous parlez régulièrement.
- Ils disent vouloir préférer des produits locaux, par exemple dans le textile, mais ils se ruent sur Shine, ils se ruent sur Temu.
- Tout ça, évidemment, c'est importé de loin et le bilan carbone est désastreux.
- Donc voilà, paradoxe français. On n'a pas les moyens forcément de ces choix, mais on va sans doute le plus souvent dans des supermarchés low cost dont les produits viennent de loin.
- Bien sûr. Il est 7h30. Merci beaucoup de souligner, Éric, parce que là aussi, ça vous fait réagir. 0826 300 300.
- Il est 7h30. Vous êtes sur antenne de Sud Radio. Merci.
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Transcription générée par IA