Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h28, on ne sait toujours pas, Éric Revelle.
- Non, on est en plein brouillard.
- Mi-juillet, François Bayrou a promis de nous dire ce qu'il va faire pour trouver 40 milliards et il va nous présenter le budget de l'année prochaine.
- Oui, alors mi-juillet, quand je vous dis qu'on est en plein brouillard, c'est rare pour en juillet d'avoir un plein brouillard.
- Normalement c'est plutôt à l'automne.
- C'est une brume d'été.
- Mais là, c'est hallucinant ce qui se passe, Jean-Jacques.
- On nous promet 40 milliards d'euros d'économie.
- On ne sait pas.
- On nous dit qu'il y aura des réformes.
- François Bayrou dit que tous les Français seront soumis à un effort.
- Tous les Français.
- Mais pour l'instant, on navigue à vue.
- C'est incroyable.
- Je vous rappelle quand même qu'hier, Jean-Jacques, le chef économiste du Fonds Monétaire International, le FMI, a dit, écoutez bien, a dit, s'il n'y a pas d'effort sur la dette, sur les déficits, sur les déficits français, alors la question d'une mise sous tutelle de la France se posera.
- Ça veut dire quoi, une mise sous tutelle ? Ça veut dire qu'il y a une humiliation politique.
- Normalement, ce sont les pays en voie de développement qui sont mis sous tutelle du FMI.
- Ça veut dire qu'on ne sera obligé de mettre en place un programme de réforme imposé par le Fonds Monétaire International et qu'en fonction des réformes que l'on ferait, le FMI nous prêterait par tranche de l'argent.
- C'est ça, une mise sous tutelle.
- Alors, le chef économiste a dit, pour demain, ce n'est pas pour après-demain, mais moi qui ai un peu de recul sur le FMI, je peux vous dire que c'est rarissime, pour ne pas dire unique, qu'un pays comme la France a voix des commentaires de ce qui est une mise sous tutelle.
- Il y a une idée qui circule, c'est la fameuse année blanche.
- C'est quoi une année blanche ? Une année blanche, c'est l'idée qu'on repousse les impôts et qu'on les décale.
- C'est ça.
- Et que les budgets, pour chaque ministère, le budget de l'État reste le même, n'augmente pas.
- Voilà, sont reconduits à l'équivalent.
- Ça veut dire qu'on fait des économies, évidemment.
- Oui, mais c'est quand même une drôle de façon de faire des économies.
- Parce qu'en fait, je vous rappelle quand même que depuis 1974, depuis le dernier budget excellentaire français, on dépense plus dans ce pays qu'on a de recettes.
- L'idée, ce serait, on ne va pas dépenser plus.
- Oui, mais on va dépenser plus.
- On va dépenser plus.
- On va dépenser plus cette année qu'année dernière.
- Jean-Jacques, se dire qu'on est les champions du monde parce qu'on va simplement moins dépenser que l'année précédente, pardonnez-moi, ça ne solutionne aucun des problèmes structurels français.
- Oui, évidemment.
- Je ne vais pas vous faire l'offense de vous rappeler, tiens, trois déficits.
- Dettes, on est à 3 400 milliards d'euros.
- 3 400 milliards d'euros.
- Le service de la dette, c'est-à-dire les agios qu'on paye quand on est à découvert.
- Nous, on est à découvert depuis 1974.
- Ça va être supérieur au budget de l'éducation nationale.
- On est entre 70...
- Ça fait 50 ans qu'on est en découvert.
- 70-80 milliards d'euros.
- Le déficit commercial suivant les trimestres, pour vous regarder les statistiques des douanes, on est entre 80 et 100 milliards de déficit commercial.
- Le déficit budgétaire, on est parti sur 120-130 milliards d'euros.
- Donc, si vous voulez, on est...
- Non, je ne vous fais pas.
- Fillon avait raison quand il avait dit, sous les gros yeux de Nicolas Sarkozy, je suis à la tête d'un État en faillite.
- On en est là, quand même, Jean-Jacques.
- Donc, il y a des pistes qui sont regardées.
- Un rétablissement de l'ISF pour les plus riches.
- Nous verrons.
- Mais quand Beyrouth dit « Tous les Français vont faire un effort », si vous augmentez les impôts pour les plus riches, ça veut dire que pour les classes moyennes, ils vont augmenter aussi, Jean-Jacques.
- S'il n'y a pas de réforme, si on ne veut pas être mis sous tutelle du FMI, il faudra bien...
- Il faudra des réformes.
- Il faut des réformes.
- Vous...
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