Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Éric Revelle est là avec nous. Bonjour Éric.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Éric, la trajectoire de la sécurité sociale est hors de contrôle.
- Je dis bien hors de contrôle.
- Ce sont les mots de Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, qui livre donc un rapport, un de plus vous allez me dire, sur la dégradation des comptes de la sécurité sociale.
- Alors je sais qu'à l'heure du petit déjeuner ça peut paraître un peu indigeste, mais ça nous concerne Jean-Jacques, parce qu'on a tous des feuilles de remboursement de soins.
- Donc Moscovici dit que les comptes sont hors de contrôle.
- Il rappelle quand même qu'en 2024, l'année dernière, il y a eu 5 milliards d'euros de déficit de plus.
- Il rappelle que cette dégradation est inédite, inédite, parce que les recettes ont été surestimées.
- Tiens, tiens, ça nous rappelle Bercy et ses rentrées d'impôts.
- Les recettes de la Sécu ont été surestimées.
- Surestimées et les dépenses sont mal maîtrisées.
- Mais dans le collimateur, la branche maladie qui porte à elle seule 90% du déficit de la Sécu.
- Vous donnez-nous quelques chiffres.
- Voilà ce qui est prévu. Écoutez bien, accrochez-vous.
- Retenez votre petite cuillère dans votre tasse.
- Alors pour 2025, on serait à 22 milliards d'euros de déficit.
- Pour 2028, on serait à 24 milliards.
- Moscovici indique qu'en deux ans, on aura doublé le déficit de la sécurité sociale.
- Et puis j'ajoute, parce que tous ces déficits, il faut bien les mettre quelque part, ils viennent grossir ce qu'on appelle la dette sociale.
- La dette sociale de la Sécu, c'est tous les déficits année après année.
- On est à 180 milliards d'euros de déficit de dette sociale sur la Sécu.
- Et Pierre Moscovici, écoutez bien, c'est un petit mot, mais qui doit vous parler.
- Pierre Moscovici dit, attention, la Sécu peut être en crise de liquidité.
- Mais ça veut dire quoi, en crise de liquidité ? Ça veut dire que, Jean-Jacques, votre feuille, ma feuille de soins, pourrait ne pas être remboursé ? Oui, ou décalé de remboursement.
- Et je vais vous dire, cette situation est grave, lourde et date depuis très longtemps.
- Parce qu'à un moment donné, on finançait la dette de la Sécu en piquant dans les poches du Fonds de réserve des retraites.
- Je me souviens.
- Vous vous souvenez, qui avait été créé par Jospin.
- Donc en fait, cette situation ne fait que d'empirer.
- Et quand le premier président de la Cour des comptes parle de crise de liquidité, ça veut dire, chers concitoyens français, si on ne fait rien, attention ! Remboursement de vos feuilles de soins, ça peut être décalé ou ça peut être arrêté.
- Oui, mais Eric, Eric, la Cour des comptes donne des raisons à cette crise et donne aussi des solutions.
- Oui.
- Mais alors des solutions radicales.
- Ben oui.
- D'ailleurs, ça remet en perspective, je fais une petite parenthèse, la fameuse addition sur les transports sanitaires.
- Ah ben oui.
- Parce que ça rend, alors je fais le constat, ça rentre dans le déficit de la Sécu.
- Mais oui.
- Alors, il y a les soins de ville qui explosent.
- Il y a l'hôpital public qui est en lourd déficit et pour cause.
- Mais attention, la Cour des comptes attire l'attention sur autre chose qui est important.
- C'est que le montant des allégements de cotisations patronales que les entreprises obtiennent, puisque le coût du travail est élevé, donc on a allégé les cotisations patronales, ben c'est autant de cotisations qui rentrent plus dans les recettes de la Sécurité sociale.
- Là aussi, je fais un constat.
- Donc pour lutter contre le déficit, la Cour des comptes dit il faut renforcer les moyens de lutte contre les fraudes, qu'il s'agisse...
- Il s'agisse des retraites versées à l'étranger.
- Attention, les retraites versées à l'étranger, ça fraude.
- Ça fraude du recouvrement induit de la Sécurité sociale dans son ensemble.
- Donc si vous voulez, c'est à plusieurs niveaux.
- Donc les constats sont là, les solutions sont là, mais il faut de la volonté politique.
- Mais Jean-Jacques, on peut se le dire, allez, c'est l'heure du petit-déjeuner, de toute façon, on n'échappera pas à une réforme,...
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