Retranscription des premières minutes :
- « 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio. » Bonjour à tous, nous allons passer ces deux heures ensemble sur Sud Radio.
- Ce serait chouette de ne plus avoir à aborder ce sujet que nous allons aborder aujourd'hui.
- Ça voudrait dire que les enfants sont enfin respectés dans leur intégrité.
- Malheureusement, je sais bien que c'est un rêve parce que ce temps-là est encore bien loin.
- Néanmoins, c'est ensemble qu'on va faire, comme toujours, avancer les choses.
- Et bien sûr, grâce à mon invité Bruno Clavier qui est avec nous et qui a déjà beaucoup écrit sur ce sujet, sur le sujet des abus sexuels durant l'enfance.
- Alors, on sait maintenant à quel point cela détruit non seulement la sexualité, mais aussi la santé et évidemment le psychisme, puisque cela conduit à des suicides, des addictions et même des problèmes de santé mentale.
- J'oserais dire que réduire ces abus et la maltraitance durant l'enfance, ce serait un moyen extraordinaire de réduire les frais médicaux, et la sécurité sociale, on serait ravis.
- Bref, si vous vous sentez concerné sur le sujet, je vous remercie de venir témoigner parce que c'est avec vous que nous pouvons lever ce tabou, parce que dans la plupart des familles, justement, ça reste encore un tabou très, très, très, très, très cloisonné.
- Vous nous appelez au 0826 300 300.
- Merci Bruno Clavier, comme chaque mois, de venir évoquer ce sujet.
- Merci, d'invitation à chaque fois.
- Je vous en prie, mais ce qui est terrible, vous savez, c'est le sujet qui nous procure le plus d'appels spontanés.
- Ça ne m'étonne pas.
- Non, mais ça montre bien l'étendue des victimes.
- Oui, puis il y a des chiffres, au moins, il y a des chiffres un peu officiels, mais on n'arrive pas trop à savoir parce que, comme tout le monde ne témoigne pas et tout ça, on n'a pas de chiffres très précis, mais il y a beaucoup, beaucoup de monde.
- Les chiffres au plus bas, c'est une personne sur dix, mais une personne sur dix, ça fait quand même 6,7 millions de personnes concernées en France, donc c'est déjà beaucoup.
- Mais c'est le chiffre le plus bas.
- À mon avis, il est beaucoup plus haut que ça.
- Il me semble.
- Alors, on parle toujours des femmes, il y a aussi des hommes.
- Moins nombreux, certes, mais il y en a aussi.
- Et peut-être que pour un homme, c'est encore plus compliqué.
- Qu'est-ce que vous diriez à ça ? Oui, parce que les hommes ont plus de mal encore.
- Les femmes comprennent plus à un moment donné qu'il faut...
- Faire quelque chose pour elles, par exemple, des choses comme ça.
- Et les hommes abusés, j'en fais partie.
- Donc, je connais, on a une tendance à prendre sur nous, puis à se dire, c'est rien, et ainsi de suite.
- Et puis, avoir honte.
- Puis, il y a la honte, puis le fait d'avoir été, quelque part, entre guillemets, féminisé.
- C'est-à-dire, on est pris de force et tout.
- Et du coup, on n'est plus un gars, on n'est plus un mec.
- Et puis, tout ça, ça fait qu'on se tait, quoi, voilà.
- Oui, et c'est vrai que vous avez raison.
- Les femmes sont...
- Alors, ça change un tout petit peu, mais les femmes vont plus naturellement aller consulter un thérapeute ou s'occuper de leur corps que les hommes, bien sûr.
- C'est ça. Elles pensent alors que chez les hommes, il y a l'idée...
- Pas tout le monde, évidemment, mais il y a une petite idée qui traîne, qui serait que je suis faible si je vais voir un thérapeute.
- Je ne suis pas un homme.
- Puis, l'homme souvent réagit par rapport à sa souffrance.
- Parfois même, sans doute, il y a d'ailleurs peut-être plus d'hommes qui se suicident ou qu'il y a des comportements à risque.
- Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'ils vont être plus tournés sur l'extérieur.
- Et puis, les femmes, mais c'est aussi culturel, puisqu'elles sont moins dirigées sur l'extérieur au niveau culturel.
- Je ne parle pas au niveau intrinsèque.
- Alors, du coup, elles vont faire beaucoup plus de maladies psychiques, par exemple, peut-être, qui vont se voir et qu'elles vont comprendre et elles vont consulter.
- Les hommes, par...
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