Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- On va voir pourquoi certaines personnes se sentent victimes, se sentent toujours victimes.
- Est-ce que c'est une réalité ou une impression qui vient peut-être de leur manque de confiance en elles ou de leur besoin d'exister de cette manière-là ? En fait, j'ai un peu réfléchi au sujet et je me suis dit que de toute façon, on est quand même un peu des animaux.
- Et si je simplifie, il y a les proies d'un côté et puis les prédateurs de l'autre.
- Alors, autant dire que chez les humains, les forts savent reconnaître les faibles.
- Par exemple, on le voit bien dans une classe, c'est toujours les mêmes qui se font harceler.
- Alors pourquoi ? Est-ce qu'on ne pourrait pas aider un enfant justement à ne pas se sentir victime ? Et puis dans le domaine professionnel, c'est exactement la même chose d'ailleurs.
- Bref, comment se sortir de cette tendance à être victime ? Peut-être qu'il faut déjà savoir ce que c'est qu'être victime.
- Et c'est ça, Muelle Doc qui va nous expliquer ça dans un instant.
- En tout cas, si vous vous sentez concerné.
- C'est le moment de nous appeler.
- Et pour ça, vous appelez le 0 826 300 300.
- Samuel Doc, bonjour.
- Bonjour Brigitte.
- Alors, le statut de victime.
- C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est un statut qui est très revendiqué.
- Ah oui, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose de très très très contemporain.
- Et que c'était quelque chose autrefois, je pense, d'être victime, c'était un statut légal.
- Aujourd'hui, on a l'impression que c'est presque une façon d'exister.
- Que c'est peut-être devenu une identité.
- Je souffre, je subis.
- Donc, je suis.
- Est-ce que ce n'est pas un peu dommage ? J'espère que l'émission d'aujourd'hui va nous permettre de sortir, peut-être, de ces assignations, de ces auto-assignations.
- Où on n'existerait que dans une plainte qui nous empêche de reconnaître nos responsabilités, dans nos actes.
- Qui nous empêche aussi de repérer les répétitions dans nos vies.
- Parce que, moi j'ai fait le lien avec un petit texte de Sigmund Freud où il parle des névroses de destinée.
- Et de quoi il parle ? Il parle des personnes qui sont tout le temps victimes.
- Qui ont tout le temps des problèmes.
- Mais qui, en réalité, devraient peut-être s'interroger sur les répétitions.
- Les répétitions qui sont les leurs ? C'est-à-dire qu'ils ont leur part de responsabilité, vous êtes en train de dire, dans cette répétition d'événements qui les rendent victimes ? Eux, ou peut-être leur inconscient.
- Certaines dynamiques souterraines qui nous poussent à nous mettre dans des situations éternelles.
- Mais est-ce que ce n'est pas aussi la société actuelle qui nous encourage à être victime ? Parce que, moi, je vois, par exemple, je reçois énormément de livres de gens qui se posent en victime.
- Alors, encore une fois, il y a des événements qui nous font mal et qui nous font souffrir.
- Mais, en même temps, est-ce qu'il faut revendiquer qu'on est victime ? Absolument.
- Et vous savez, moi aussi, je réfléchissais avant l'émission et je pensais à une de mes patientes, qui se reconnaîtra, je pense, en m'entendant parler aujourd'hui, qui, elle, a été vraiment victime.
- Elle a vécu des situations de maltraitance invraisemblables, d'une cruauté absolue.
- Et j'évoquais avec elle l'émission d'aujourd'hui.
- Et elle me disait, mais en fait, moi, je ne me vois pas victime.
- Je refuse de considérer que je suis une victime parce que ce serait accorder à mes parents le pouvoir de m'avoir détruite, alors qu'en réalité, je vis, je crée, je fais des choses.
- Et j'ai trouvé qu'il y avait une vraie force dans ce propos.
- Et pour compléter ma réponse, bien sûr que nous sommes dans une société extrêmement victimaire.
- Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un tel hyper-individualisme à nous scruter le nombril en permanence, que la moindre altérité, la moindre dissemblance d'un autre est vécue comme persécutrice.
- Et ça, c'est un problème. C'est un problème.
- Peut-être qu'on pourrait réfléchir, encore une fois, un petit peu plus à nous-mêmes, à nos répétitions, à nos choix et à quelque chose d'une affirmation de notre identité plutôt que nous crisper sur ce statut de victime qui ne...
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