Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- Donc pourquoi par exemple une femme quitte un partenaire violent pour finalement se remettre avec un autre homme qui lui aussi sera violent ? Alors bien sûr ces répétitions parlent de nous et tant qu'on n'accepte pas de comprendre ce qui se joue, on risque de continuer à répéter, répéter, répéter encore.
- Jean-Charles Bouchoud est avec nous, c'est mon invité, il les connaît bien ces phénomènes de répétition et donc il va pouvoir nous expliquer pourquoi et surtout si c'est votre cas, il va pouvoir vous aider à en sortir.
- Donc n'hésitez pas à nous rejoindre si vous avez envie de témoigner, de poser des questions.
- Je vous rappelle notre numéro 0 826 300 300.
- Jean-Charles Bouchoud, merci d'être avec nous, vous êtes psychanalyste, psychothérapeute.
- Votre livre, Les pervers narcissiques, vient de ressortir en poche aux éditions Erol.
- Et vous avez eu envie qu'on aborde ces phénomènes de répétition.
- Oui, la compulsion de répétition parce que quand nous avons parlé des mécanismes de défense pervers narcissiques, nous avons parlé des pervers narcissiques.
- Moi, j'aimerais bien qu'on parle de la victime.
- Eh bien, nous aussi, parlons-en.
- Oui, parlons-en. Pourquoi est-ce que nous avons besoin de répéter ? Qu'est-ce que ça vient dire de nous ? Vous l'avez parfaitement dit en présentation.
- Eh bien, très souvent, ça parle d'un trauma infantile.
- Un trauma que nous avons vécu très jeune.
- C'est quoi au fait un trauma ? Un trauma, c'est un excès d'énergie que mon organisme trop juvénile ne peut pas gérer.
- Et peut-être, oui.
- Oui.
- Le trauma est refoulé, c'est-à-dire que c'est comme s'il était oublié.
- Il n'empêche que l'énergie reste là.
- Il est mis dans un placard.
- Il est mis dans un placard, là-derrière.
- Et sont mis en place des mécanismes de défense pour éviter de ressentir.
- Ça peut être l'intellectualisation, ça peut être plein de choses, le TDAH, etc.
- Un retrait de son corps avec une sorte comme ça d'indifférenciation à tout ce qui peut se passer.
- Oui, oui.
- Alors, qu'est-ce qui va se passer ? Une fois que mon organisme est plus adulte, mon inconscient, mon organisme va me représenter des situations étrangement analogues à la situation d'origine. Pourquoi ? Parce que mon organisme voudrait bien que je vive mon trauma et qu'il dégage.
- Le problème, c'est que quand le trauma se présente à nouveau, quand l'équivalent de mon trauma se présente à nouveau, je remets en place les mécanismes de défense, j'intellectualise à outre.
- Oui, on est très armé pour justement ne pas...
- Et donc, je ne vis pas mon trauma.
- Donc, il va falloir qu'une nouvelle situation identique se présente encore et encore.
- Jusqu'au jour où, enfin, j'en ai un peu marre de toujours retomber sur des hommes violents, sur des femmes qui sont des...
- Alors, ça va nous faire dire des choses étranges.
- Par exemple, une femme qui rencontre un homme violent puis encore un homme violent et encore, elle doit vivre à l'intérieur d'elle ce qu'elle ressent au moment de la violence. Donc, on va lui faire revivre.
- En fin de compte.
- Oui, c'est important aussi parce qu'on entend beaucoup...
- Moi, j'entends parfois des auditeurs qui appellent et puis qui sont très conscients de pourquoi ils vivent ça, de...
- Conscient intellectuellement.
- Exactement.
- Mais, émotionnellement, ils n'ont pas revi les émotions. Ils ne savent pas revivre les émotions parce que peut-être le thérapeute ne les aide pas dans ce sens-là.
- Et donc, tant qu'on ne voit pas dans le corps et dans l'émotion, ok, on a l'intellectualisation.
- L'intellectualisation, c'est un de ces mécanismes de défense qui me font tenir à distance.
- Je sais très bien pourquoi il s'est passé ça. Oui, mais le savoir c'est une chose, le vivre c'en est une autre.
- Le revivre. Le revivre encore.
- Et le vivre sensoriellement.
- Et c'est là où nous allons travailler.
- Sur le sensoriel. C'est ça.
- Et je crois que dans cette émission, les gens le savent, je ne cesse de répéter que le corps ne ment jamais.
- On travaille beaucoup sur, notamment avec Michel Audoul, les mots du corps.
- Parce que quand on est dans une relation amoureuse, normalement, on doit se sentir bien. Ah bah oui.
- Et à partir...
Transcription générée par IA