C’est le contrecoup du référendum perdu par la direction et qui a vu le départ du PDG. Un coup de tonnerre dans le ciel de l’aéronautique qui ne pouvait rester sans conséquence.
Cette démission de Jean-Marc Janaillac a sidéré le monde syndical. On remarque qu’aucun leader syndical n'a appelé a s’inspirer de l’exemple d’Air France pour la SNCF, car le cas Air France est spécifique.
En interne, la décision est tombée hier à la mi-journée : les syndicats annoncent une pause dans les grèves. Et, surtout, ils ne fixent pas de nouvelle date. Donc cela peut ressembler à un début de sortie de conflit.
Mais pour l’heure, la situation reste tendue. Et rien n’indique que ce conflit va se terminer.
C’est le lexique syndical. L’essentiel dans un conflit aussi dur est de garder la face. Il y a un momentum, un nouveau dirigeant va être nommé.
Et il serait de mauvaise augure qu’il débarque dans une entreprise en grève. Il y a donc, au minimum, un geste de courtoisie de la part des syndicats Air France qui appellent à la reprise des négociations.
On sait que plusieurs discussions sont à l’œuvre, notamment de la part de Laurent Berger, de la CFDT.
Il avait appelé les salariés à soutenir leur ancien PDG et il y a les messages venant du partenaire, KLM.
Les comptes de la compagnie néerlandaise séparés de la française sont plus plus florissants. Les syndicats de KLM ne sont pas sur la même ligne que leurs collègues français et des voix s’élèvent pour que le partenariat soit rompu.
Ce serait un coup très dur pour la compagnie française. Autant d’évolutions qui amènent les syndicats Air France à temporiser, une pause en attendant la reprise de négociations avec la nouvelle direction.
Officiellement, la situation à Air France paraît donc étanche et ne semble pas influer sur la situation à la SNCF. Mais la question est sur la table, celle de la convergence des pauses, dans les grèves.
Il faut désormais bien lire entre les lignes ce que vont dire les syndicats de la SNCF. Mais avec ce tournant, il est clair que la convergence des luttes s’éloigne encore plus.
Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe Verdier et Billie