Tout simplement que les Gilets jaunes n’accordent pas plus de crédit aux syndicats qu’aux dirigeants politiques. Et pour cause ils ne les ont pas vu monter au créneau sur cette question du ras-le-bol fiscal. Car les syndicats français, quels qu’ils soient, fonctionnent toujours avec un vieux logiciel qui vise à protéger les seuls salariés. Or parmi les gilets jaunes, il y a beaucoup de retraités, de chômeurs, de travailleurs précaires et d’agriculteurs. Autant d’individus qui ne sont jamais défendus par les syndicats. Malgré tout ils essayent de voler au secours de la victoire. C’est pour cela que certains syndicats se joignent directement au mouvement, notamment à la SNCF, chez les routiers, et même dans la police. Mais ils ont vraiment perdu ce rôle de corps intermédiaire qui faisait d’eux un rouage essentiel dans la cohésion sociale du Pays.
Mais hier les syndicats ont à l’unisson – sauf Sud bien sûr, condamné à l’avance toute violence qui pourrait intervenir demain. C’est tout à fait louable. Et cette déclaration était nécessaire. Mais c’est paradoxal avec l’attitude de certains syndicats qui invitent à participer à des défilés. Or on sait que n’importe quel défilé peut se terminer dans la violence. Les plus dangereux sont les syndicats de lycéens ou d’étudiants qui font en sorte qu’il y ait le plus grand nombre de jeunes dans des défilés qui feront peut-être, hélas, des dizaines de victimes voire des morts. C’est tout le problème de ces syndicats qui veulent à tout prix prendre le train de la colère en marche et donc appellent à défiler. Mais en même temps condamnent toute violence, car ils sont responsables. Tout en sachant bien que le seul fait de faire descendre des gens dans la rue, demain, c’est les exposer à des dangers. Et c’est exposer le pays tout entier à un risque d’insurrection généralisée.