Le tableau que près de 10 millions de visiteurs viennent voir chaque année à Paris pourrait bientôt quitter le Louvre. C'est bien sûr de la Joconde dont il est question mais une telle éventualité représente un coût pharaonique.
2 millions d’euros d'assurance, 3 millions pour la construction d'une vitrine spéciale et 5 millions rien qu'en frais de déplacement, soit 10 millions d'euros. Voilà ce que coûterait un déplacement de la célèbre toile de Léonard de Vinci. Une somme à laquelle il faut rajouter la perte financière prévisible pour le Louvre, si la Joconde venait à voyager ailleurs en France, ou à l'étranger. On le voit, ce projet de Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, n'est pas aussi simple qu’il n'y parait.
Cela fait pourtant plusieurs mois que cette dernière martèle qu'elle veut que Mona Lisa fasse une tournée en province. Une tournée à laquelle les conservateurs du Louvre sont farouchement opposés. Il faut dire que le tableau n'est pas dans le meilleur état possible. Il est même fendu dans le sens de la hauteur, ce qui rend son déplacement des plus complexes à tel point que le Louvre a annoncé que la Joconde ne quitterait pas la salle dans laquelle elle est exposée pour l'exposition provisoire organisée par le musée, en hommage à Léonard de Vinci....
Néanmoins, cette étude, rendue publique hier, tombe à point nommé pour le musée qui ne veut pas entendre parler de l'idée de prêter le tableau. On comprend aisément que le chiffre de 30 millions d'euros agité comme un hochet sous le nez de la ministre est un excellent repoussoir.
Pourtant dans le passé, Mona Lisa a déjà voyagé même si ce n'est pas arrivé souvent. Ainsi, fin 1962, elle a franchi l'Atlantique pour passer quelques mois à New York à la demande des Kennedy. 15 ans plus tard, la Joconde est aussi allée au Japon et même en Russie, à Moscou, alors que nous étions en pleine guerre froide. Elle a donc franchi le rideau de fer et est revenue sans encombres. Mais cette fois, le contexte est différent et il y a fort à parier que Mona LIsa restera dans sa cage de verre sécurisée, sauf si bien sûr Emmanuel Macron s'implique dans le dossier et décide de la prêter malgré tout à un pays allié. La Joconde pourrait alors devenir en fait notre meilleur ambassadrice.
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